1 2 3, piano : le data et la technologie pour l’avenir
Avec « 1 2 3 data » et « Fluidités : l’humain qui vient » Lille et Tourcoing ont respectivement une exposition autour de l’homme et de la technologie. Grâce à « 1 2 3 data » nous voyons comment les données influencent notre monde quotidien et nous aident à mieux le comprendre tandis qu’avec « Fluidités : l’humain qui vient » nous nous trouvons face à des images utopiques et dystopiques d’une réalité où numérique et physique s’entremêlent.
C’est une sacrée montée pour atteindre « 1 2 3 data » qui se trouve au dernier étage du Tripostal à Lille. L’exposition itinérante est une initiative de la compagnie française d’énergie EDF. Les nombreuses publicités dans les rues de la métropole de Lille laissent supposer qu’il est question d’une exposition de grande envergure mais il n’en est rien. En réalité, il s’agit d’une petite installation d’une dizaine de mètres carrés où il n’y a pas tant de choses à voir. De plus, le tout est présenté de manière assez scolaire.
© Domestic Data Streamers
Le but de « 1 2 3 data » est de faire réfléchir le visiteur aux nombreuses données qui contrôlent et soutiennent notre vie. Sur les deux murs du Tripostal, des vagues de données de la métropole de Lille sont continuellement projetées au rythme d’une musique branchée. Une représentation graphique nous montre les inégalités des revenus d’un certain nombre de grandes villes dans lesquelles la hauteur des bâtiments dépend de la qualité de vie des habitants. Les visiteurs peuvent aussi prendre part à l’exposition grâce aux « Data Strings » ; à l’aide d’une corde ils indiquent leurs préférences et de là découlent des patrons qui représentent les goûts d’un groupe de visiteurs.
Ainsi on retrouve partout de belles représentations graphiques de données comme l’algorithme de Facebook, le port d’armes dans divers pays ou encore la structure narrative de la série Lost.
Un ensemble chouette et compréhensible mais qui ne vous laissera pas bouche-bée.
© Michael Najjar
L’homme, la technologie et l’avenir.
À seulement quelques kilomètres plus loin, à Le Fresnoy à Tourcoing se déroule jusque fin avril l’exposition « Fluidités : l’humain qui vient ». Dans cette exposition, les œuvres présentées se trouvent au carrefour de l’art et de la technologie. L’exposition porte principalement sur notre relation avec la technologie mais aussi notre représentation de l’avenir.
De par les sons bizarres et les espaces assombris, l’atmosphère de Le Fresnoy est un petit peu plus sinistre. Cependant, la dystopie n’est pas au centre de la relation ; l’homme et la technologie semblent encore se découvrir l’un l’autre.
© Daniel Steegmann Mangrané
Ce que l’on remarque en premier c’est la gigantesque projection des magnifiques paysages de Michael Najjar. Il capture la transformation de la terre et la montre en détails au moyen d’images venant d’Islande ou bien des paysages de Mars filmés par le robot Curiosity. Glaciers, grottes, chutes d’eau ; ça bouillonne, frémit, fait des bulles et frissonne. Étant donné qu’il filme les mêmes endroits que l’Allemand Alfred Ehrhardt en 1938, il donne en outre une sorte de suite à ces expéditions.
Avec Phantom Daniel Steegmann Mangrané propose une balade dans une forêt virtuelle. Grâce à un casque de réalité virtuelle, vous pouvez explorer une partie d’une jungle brésilienne que l’artiste a capturée et représentée en noir et blanc avec des points et des lignes. Donc, une copie conforme mais transformée en univers surréaliste à l’aide de la technologie.
© Daniel Steegmann Mangrané
Il y a aussi des œuvres bizarres dans cette expo comme le film Ywy, the android dans lequel une femme converse avec un épi de maïs génétiquement modifié. Ou bien Uncanny Valley de Karlos Gil où l’on voit un homme robot. Dans le film Shadow Stalker Lynn Hershman Leeson avertit encore du lavage de cerveau généré par l’excès de de contrôle et de données. Big Brother 2.0.