Parmi les poèmes choisis par Jozef Deleu, présentés en traduction française et en version originale néerlandaise, celui de Charles Ducal, «Afscheid» paru dans De koers van de eeuw
(Atlas/Contact, 2021).
Adieux
© Merlijn Doomernik
Elle était debout dans la cuisine, j’ai vu que
ça soufflait fort en elle, ça lui secouait le cerveau,
mais elle est restée impassible, dardant un calme
et clair regard à travers moi. J’étais le perturbateur,
entré d’un coup avec des pieds pleins de boue
pour traîner tout mon passé à travers elle,
à la recherche d’un seau de poubelle pour me libérer
de cette charge. Elle dit: il se peut que demain il arrive
que je n’y sois plus, mais tu trouveras sûrement tout,
il y a du gâteau dans le frigo. J’ai vu comment
ça soufflait fort en elle, à quel point ça secouait et bientôt
déchirerait ce que je haïssais et qui nous unissait.
J’étais venu pour m’endurcir, mais sur la joue je
l’embrassai plus intensément qu’il m’était de possible.
Afscheid
Zij stond in de keuken, ik zag het waaien
in haar, wind die aan de hersens rukte,
maar zij bleef onbewogen, keek rustig en helder
dwars door mij heen. Ik was de onrustzaaier,
op moddervoeten naar binnen gestapt
om heel mijn verleden door haar te sleuren,
op zoek naar een afvalemmer om mij van de last
te verlossen. Ze zei: het kan morgen gebeuren
dat ik er niet ven, maar je vindt alles wel,
er staat koek in de ijskast. Ik zag hoe het waaide
in haar, hoe het rukte en weldra zou scheuren
wat ik haatte en wat ons verbond.
Ik was gekomen om hard te worden, maar
kuste haar op de wang, inniger dan ik kon.