Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

Bientôt une cité de la bière à Bailleul
Les Pays-Bas français
Société

Bientôt une cité de la bière à Bailleul

Bailleul a décroché la timbale. La ville frontalière accueillera la toute nouvelle Cité de la bière des Hauts-de-France. Un choix logique tant le territoire flamand est associé à la bière. Les plats pays font le point sur ce projet qui doit voir le jour fin 2025.

La Flandre française peut déboucher le champagne… Ou plutôt la bière! La ville de Bailleul vient d’être désignée pour accueillir la future cité de la bière des Hauts-de-France.

Cité de la Bière? Kesako? Un projet qui traine dans les cartons depuis quelque temps déjà. L’idée est sortie de l’esprit du président de Région, Xavier Bertrand. En 2019, lors d’une présentation de bières de Noël à Lille, il lâchait: «Il y a la Cité du vin à Bordeaux et une Cité internationale de la gastronomie et du vin à Dijon, il y a de la place pour une Cité de la bière dans les Hauts-de-France. Nous avons le potentiel et les talents.»

Une région qui compte

La sortie de Xavier Bertrand –qui n’était pas le premier à évoquer l’opportunité d’un lieu autour de la bière, un projet avait été suggéré à Béthune auparavant– n’est pas farfelue. Après des décennies de vaches maigres, les Hauts-de-France, qui avaient compté jusqu’à 2000 brasseries au début du XXe siècle avant de sombrer à une petite trentaine dans les années 1980, sont redevenus une terre brassicole qui compte. Deux cents brasseries et micro-brasseries (pour environ 2500 en France, le pays étant celui qui compte le plus de brasseries en Europe) y sont installées. La région est le deuxième plus grand producteur de bière de France, après l’Alsace. Un titre qu’elle doit principalement à Heineken, la brasserie de Saint-Omer et la Goudale. La filière fait travailler un millier de personnes.

Au-delà des chiffres, les Hauts-de-France se distinguent par une véritable vitalité, avec des brasseurs inventifs qui se sont affranchis des gammes blanche, brune et blonde pour proposer des bières plus étonnantes: malts fumés au bois de hêtre, yuzu, etc. «Les brasseries nordistes se démarquent parce qu’elles ont su innover», indiquait François Devos, biérologue sur les plats pays en 2019. La région, qui cultive aussi le houblon, est par ailleurs le berceau de la seule bière de spécialité française, la bière de garde.

De 2019 à 2023, il aura quand même fallu quatre ans pour voir le projet avancer. Si plusieurs territoires se sont montrés a priori intéressés (Roubaix, Douai, Arras, Béthune, Hazebrouck, et la liste n’est pas exhaustive), seuls finalement quatre candidats ont franchi le pas au printemps 2023, en répondant à l’appel à la manifestation d’intérêt émanant du conseil régional pour accueillir cette Cité de la bière. La Pévèle-Carembault (Pont-à-Marcq), Arras, la Sambre-Avesnois et la Flandre intérieure (Bailleul). Finalistes: les projets de Bailleul et de Pont-à-Marcq, le premier dans une ancienne usine textile à l’abandon depuis 30 ans, la seconde dans une ancienne usine de photo. Bailleul a finalement emporté les votes du jury –des élus au conseil régional– en fin de semaine dernière. Sans que cela ne surprenne grand monde, tant le territoire flamand est associé à la bière avec ses plantations de houblon et quatorze brasseries, dont la 3 Monts.

Une ambition revue à la baisse


En quoi consistera cette Cité de la bière? Très ambitieux lorsque l’on écoutait Xavier Bertrand à l’origine, le projet a été revu à la baisse depuis. La pandémie et les crises successives sont passées par là. L’effet d’annonce a été confronté à la réalité. Il y a quelques jours, Xavier Bertrand convenait d’ailleurs dans Médiacités: «On s’est aperçu, après avoir visité les différentes cités comme la Cité du vin, que ces cités‐musées marchent un peu moins bien qu’à une époque et qu’elles doivent se renouveler constamment pour continuer à attirer du public ». Surtout, la Cité de la bière ne bénéficiera pas des mêmes fonds que la Cité du vin bordelaise, qui attire 400 000 visiteurs à l’année: le budget de réalisation est d’une vingtaine de millions d’euros, alors que la Cité du vin réunissait 80 millions d’euros de fonds.

https://www.youtube.com/embed/bwPAW9CB43g

Selon les plans actuels, cette Cité de la bière doit réunir au sein de l’ancienne friche Nordlys de la rue Emile-Hié un espace d’exposition-centre-d’interprétation, des espaces découvertes avec ateliers de brassage, biérothèque, microbrasserie, des lieux de restauration, tout ce qui permet de célébrer la culture bière des Hauts-de-France. Et surtout, ce lieu ressource en devenir doit ensuite s’articuler au sein d’une route de la bière avec les nombreuses brasseries de Flandre et de la région, dont certaines, à l’instar de la brasserie du Pays flamand (Anosteke) ou Goudale développent déjà des offres touristiques. L’idée sera donc de ne pas les phagocyter et qu’au contraire tout le monde puisse en profiter. Rendez-vous fin 2025 pour juger sur pièces.

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