«Bruyante Prospérité», un poème de Florence Tonk
De la main de l’écrivaine, poète et journaliste Florence Tonk ont paru les romans Blijf bij ons (2010) et IJsheiligen (2017), tous deux aux éditions Nieuwe Amsterdam. C’est là également qu’ont été publiés ses trois recueils de poésie. Le poème «Bruyante Prospérité» est tiré du plus récent d’entre eux, Half heel (2021).
Bruyante Prospérité
Par une courte nuit de juin
nous dormons toi et moi sous une tente au jardin
dans la bienfaisante chaleur des canards
et des brebis.
La tente est blanche à l’intérieur, comme
pour donner couleur au silence
alors qu’à un jet de pierre la ville
vrombit à toute allure sur l’asphalte, les ponts, les rails
racle l’acier: La Prospérité
ça fait du bruit, mon garçon
mais tu dors déjà.
Les buissons font jouer
des ombres chinoises
la terre rafraîchit, l’herbe respire
les grenouilles rugissent contre les avions
les oiseaux dorment. La Prospérité
ça fait du bruit, mon garçon
mais rien
ne pourra nous toucher.
Welvaart maakt lawaai
Op een korte nacht in juni
slapen jij en ik in een tent in de tuin
gebakerd in warmte van eenden
en schapen.
De binnentent is wit, doet
alsof dit de kleur van stilte
is terwijl de stad op een steenworp
zoeft over asfalt, bruggen, sporen
schuurt over staal: Welvaart
maakt lawaai, mijn jongen
maar jij slaapt al.
De struiken presenteren
een schimmenspel
de grond straalt koelte, het gras ademt
de kikkers brullen tegen de vliegtuigen
de vogels slapen. Welvaart
maakt lawaai, mijn jongen
maar niets
lijkt ons te kunnen raken.