Les étudiants en néerlandais de l’université de Liège le connaissent comme leur professeur de littérature, mais Erik Spinoy est aussi poète. Le présent poème rappelle des temps où nous n’avions jamais entendu le mot corona. Il est extrait du recueil Dode kamer paru aux éditions De Bezige Bij Antwerpen en 2011.
La salsa ce soir-là s’échappa
de chaque bar.
Nous mangeâmes du poulet et des patates salées
nous bûmes de la bière et un rhum blanc
qui était doux comme de l’eau
et près de nous a surgi d’un bonnet
un visage encore plus brun que
et ridé comme un noix.
Insondablement vannés nous avons ensuite
dormi dans un couvent désert
et soudain il n’y eut pas plus de sept degrés
et elle, la Malaise, ne cessa de frissonner.
On prépara une bouilloire de thé brûlant.
Elle portait ton pull bleu marine.
Die avond klonk er salsa op
uit elke bar
We aten kip en zoute aardappel
we dronken bier en witte rum
die zoet als water was
en naast ons stak er uit een muts
een aangezicht nog bruiner dan
en rimpelig als een walnoot.
We waren peilloos moe nadien
we sliepen in een kaal convent
en plots was het geen zeven graden meer
en hield zij, de Maleise, niet met rillen op.
Er werd een ketel hete thee gezet.
Ze droeg je zeemansblauwe trui.