Parmi les poèmes choisis par Jozef Deleu présentés en traduction française et en version originale néerlandaise, celui de Levina van Winden, “Delft” paru dans Er is een band die rapemachine heet, Atlas Contact, 2020.
Delft
Le jour où tu as su compter jusqu’à un un deux
tu as découvert que ProRail avait un service de suivi
qu’une mère est une personne qu’on peut appeler
et que les sauteurs ne sautent pas mais sont à genoux
légèrement penchés en avant.
Que les psychiatres décrochent aussi parfois, que les iPhones
se court-circuitent à cause des larmes
et que parfois les gens s’épuisent tout simplement
comme l’argent ou les crédits téléphoniques.
Que oui vraiment tout peut partir en fumée.
Qu’il y a une église avec une tour où l’on
peut aller de onze heures du matin à cinq heures
de l’après-midi, et que ça coûte quatre euros.
Qu’on peut rechuter et une nouvelle fois se relever
parce qu’il y a une vie après la tonalité.
Delft
Op de dag dat je tot één één twee kon tellen
ontdekte je dat ProRail Track & Trace heeft
dat een moeder iemand is die je kunt bellen
en dat springers niet springen maar op hun knieën
licht naar voren hellen.
Dat psychiaters soms ook opnemen, dat iPhones
door tranen kortsluiting krijgen,
en dat mensen soms gewoon op gaan
net als geld of beltegoed.
Dat ja echt alles kan verdampen.
Dat er een kerk is met een toren waar je
‘s ochtends elf tot vijf uur’s middags
heen kunt gaan, en dat dat dan vier euro kost.
Dat je terug kunt vallen en weer opstaan
omdat er leven na de pieptoon is.