Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Les municipales au temps du Covid-19
© L. Theillet.
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Les Pays-Bas français

Les municipales au temps du Covid-19

Organisé en pleine épidémie de Covid-19, le premier tour des élections municipales, visant à élire les maires des communes, a connu un taux d’abstention record. Si le second tour est reporté à des jours meilleurs, la plupart des villes connaissent déjà l’identité de leur futur maire.

Un temps incertain, le premier tour des élections municipales s’est finalement tenu dimanche 15 mars en France. Dans les bureaux de vote de 1539 communes du Nord et du Pas-de-Calais, l’ambiance était lunaire entre les distances de sécurité à respecter et le gel hydroalcoolique à disposition à l’entrée. Logiquement, l’abstention a bondi en flèche : 58% dans le Nord (contre 39% en 2014, date du précédent scrutin communal), 53% dans le Pas-de-Calais (contre 32% en 2014). De quoi altérer la sincérité du scrutin ? Selon certains spécialistes, l’abstention s’est répartie chez tous les électorats.

Les maires sortants largement réélus

Les écarts constatés dimanche sont souvent bien trop importants pour être remis en cause. C’est le principal enseignement des municipales dans le Nord et le Pas-de-Calais : le scrutin a largement favorisé les maires sortants. Nombre sont réélus dès le premier tour et largement. À Calais, Natacha Bouchart (droite) l’emporte à 50,2% ; à Valenciennes, Laurent Degallaix (centre droit) est à 51%, comme Dominique Baert (centre gauche) à Wattrelos ; à Lens et à Arras, Sylvain Robert (gauche socialiste) et Frédéric Leturque (centre droit) atteignent les 55%. Le maire de Cambrai, François-Xavier Villain (droite), repasse à 56%. À Tourcoing, Dunkerque, Béthune, Boulogne-sur-Mer, Saint-Omer, Gérald Darmanin (centre), Patrice Vergriete (centre gauche), Olivier Gacquerre (centre droit), Frédéric Cuvillier (gauche socialiste), François Decoster (centre droit) dépassent la barre des 60%. Le vote tourne au plébiscite pour Steeve Briois (extrême-droite) à Hénin-Beaumont et Laurent Duporge (gauche socialiste) à Liévin : plus de 70% !

Même dans les villes dont le sort devra se régler au second tour, l’avance des maires sortants est déjà importante. Gérard Caudron (gauche socialiste) est en bonne place pour rempiler à Villeneuve-d’Ascq, comme Frédéric Chéreau (gauche socialiste) à Douai et Arnaud Decagny (centre droit) à Maubeuge. À Roubaix, le sortant Guillaume Delbar (centre droit) est aussi en très bonne position. À Lille, la surprise vient du score des écologistes. Avec 25%, la liste de Stéphane Baly talonne le PS de Martine Aubry (29%). La liste LREM (le parti présidentiel) s’invite aussi au second tour (18%). Martine Aubry reste bien la favorite, la logique voulant un accord PS/Verts, mais cette fois-ci, les écologistes ont les moyens de se montrer très gourmands. À moins qu’ils ne se lancent seuls pour tenter d’emporter le beffroi ? Peu probable, mais Lille reste l’un des derniers cas intéressants à suivre. Comme Hazebrouck, Lambersart, Seclin, Bruay-la-Buissière ou encore Hautmont, où l’identité du maire ne sera connue qu’après le second tour.

Le parti présidentiel rate son implantation et l’extrême-droite sa progression

Ce premier tour permet de tirer des enseignements par force politique. Les partis traditionnels, Les Républicains (droite), l’UDI (centre) et le Parti Socialiste maintiennent leurs positions. En face, La République en Marche (LREM), le mouvement du président Emmanuel Macron, n’a pas fait de miracle. Les Marcheurs avaient attribué des soutiens plus ou moins officiels aux maires sortants de Calais, Dunkerque, Arras, Saint-Omer, Marcq-en-Baroeul, mais leur réélection n’est pas à mettre à l’actif du mouvement. Dans les villes où LREM présentait un challenger, les résultats sont en deçà des espérances. À Lille, Violette Spillebout est troisième. À Douai, Coline Craeye ne semble pas en mesure de l’emporter. À Villeneuve-d’Ascq, Cambrai, Wasquehal, Lambersart, les candidats sont loin derrière ou déjà éliminés. Finalement, la seule possibilité de victoire retentissante resterait celle du Touquet, où le couple Macron possède sa résidence secondaire : le LR Daniel Fasquelle est en tête mais Olivier Lebreuilly, le candidat marcheur, est dans sa roue. Si les deux autres listes le soutiennent au second tour, la station balnéaire reste gagnable.

Côté Rassemblement National, les résultats de dimanche sont plus étonnants. Depuis des années, le parti gagnait des parts au fur et à mesure des scrutins. En 2020, la réélection à 74% de Steeve Briois à Hénin-Beaumont est un trompe-l’œil. À Denain, le médiatique Sébastien Chenu, que nombre de commentateurs voyaient comme prochain premier édile, a été balayé dès le premier tour par la maire PS sortante Anne-Lise Dufour-Tonini. À Calais, Lens, Liévin, Carvin, Bully-les-Mines, Grenay, Harnes, Wingles, Mazingarbe, Beuvry… naguère des objectifs, les candidats RN sont loin derrière. La seule victoire possible reste celle de Bruay-la-Buissière où le député Ludovic Pajot vire en tête au premier tour, sauf que l’accord entre le deuxième et le troisième pour lui barrer la route au second tour lui complique sérieusement la donne.

Un second tour… un jour

Quand ce second tour aura-t-il lieu? En raison de l’épidémie de Covid-19, il est reporté. Toutes les élections acquises au premier tour sont validées. On ne revotera que dans 260 communes. Le 21 juin? Possible, si l’épidémie est enrayée. Plus tard? Dans ce cas de figure, pour des questions de constitutionnalité, il faudrait alors peut-être rejouer le premier round pour les communes n’ayant pas désigné leur maire le 15 mars. Le flou règne, mais rien de plus logique au vu de la situation exceptionnelle de la planète aujourd’hui.

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