«Des théories prétendent que…»: un poème de Jonathan Griffioen
Dans ce poème, Jonathan Griffioen (°1987) entraîne lecteurs et lectrices du côté des songes.
Griffioen a fait ses débuts avec le recueil Wijk paru aux éditions Lebowski en 2015. Mais le jeune Néerlandais s’était déjà fait connaître en tant que poète: il avait notamment été finaliste au concours d’écriture Write Now! en 2012 et avait en outre participé à de nombreuses soirées de slam. Il a reçu le prix J.C. Bloem en 2019 pour son deuxième recueil, Gedichten met een Mazda 626 (Lebowski, 2018.) Le poème sans titre, présenté ici en français et en néerlandais, est tiré de son troisième opus, De (t)huiszittergod
(Lebowski, 2022).
© Geert Snoeijer
«Des théories prétendent que…»
Des théories prétendent que les songes
permettent de s’évader de la vie éveillée
mes amis font comme si les songes
prolongeaient la vie éveillée
moi je commence l’interprétation dans le songe
si je sais ceci est un songe et songe encore
et le songe est entré par une porte d’ivoire
par exemple quand j’ai regardé dans la jungle une échelle
que j’ai escaladée à moitié
(j’étais sûr: c’est ça le marxisme)
alors j’ai marché sur l’air
j’ai vu un sapajou
comme dans la Vallée des singes
quand l’un était assis sur mon épaule
et j’ai ressenti une tendre proximité
"theorieën die beweren dat dromen..."
theorieën die beweren dat dromen
een ontsnapping uit het wakkere leven bieden
mijn vrienden doen alsof dromen
een voortzetting zijn van het wakkere leven
ik begin al met de duiding tijdens de droom
als ik weet dit is een droom en nog droom
en de droom is door de poort van hoorn gekomen
bijvoorbeeld toen ik een ladder in de jungle bekeek
die ik half beklommen heb
(ik zeker wist; dit is ’t marxisme)
toen liep ik op lucht
zag ik een doodskopaapje
zoals in de Apenheul
toen er een op mijn schouder zat
en ik voelde een tedere nabijheid