Poète et critique de poésie et de théâtre, le Flamand Paul Demets (°1966) écrit régulièrement pour différents médias belges, dont notre revue en langue néerlandaise de lage landen. Il a fait ses débuts littéraires en 1999 avec le recueil De papagaaienziekte. Le poème présenté ci-dessous a paru en néerlandais sous le titre «Slaapster» dans De Bloedplek (Amsterdam, De Bezige Bij, 2012), ouvrage pour lequel Demets a obtenu le prix Herman de Coninck.
Dormeuse
© Stephan Vanfleteren
Dis-moi près du ravin de ta main
émiettant du pain au bord de la table
comment tu me vois. Et mets de côté tes doigts,
trace les grandes lignes que le chat se doute
de quelque chose au bruissement sous la lampe. Tu
manges ma provision, d’une gorge palpitante
tu traques des yeux la première vue. Que veut-elle
donc cette lumière. Le jour s’écoule le long du bras
que je lève jusqu’à ce qu’il pénètre mes
épaules, prenne les jambes à mon cou, relâche
la peau sur une chaise, fasse ma bouche en dire trop.
Pommes dans une coupe de pommes, de couleur rouge
la préparation, œil irritant, pulpe autour
de pépins. Le rideau tombe-t-il alors, que je me vois
rongé tout blanc. Ravalé le baiser, préparé le poison.
Ne plus rien vouloir savoir d’un réveil.
Slaapster
Zeg mij bij het ravijn van je hand
op de rand van de tafel kruimelend
hoe je me ziet. En leg je vingers opzij,
zet lijnen uit tot de kat iets vermoedt
achter geritsel onder de lamp. Je eet
mijn mondvoorraad, zit met kloppende keel
te loeren op het eerste gezicht. Wat is
dit licht van zin. De dag vloeit uit de arm
die ik til tot hij mijn schouders te binnen
valt, mijn lijf de benen neemt, op een stoel
de huid loslaat, mij de mond voorbijpraat.
Appels in een schaal appels, van rood
het preparaat, tergend oog, vruchtvlees
om pit. Valt het doek dan, zie ik mijzelf wit
aangevreten. De kus geslikt, het gif gemengd.
Van ontwaken niet meer willen weten.