Du siècle d’or néerlandais à nos jours: trois expositions intéressantes à la Fondation Custodia
Jusqu’au 25 août 2019, la Fondation Custodia de Paris organise trois expositions qui valent le détour. Elles permettent au spectateur de découvrir le splendide siècle d’or néerlandais et de faire la connaissance d’une intéressante artiste d’aujourd’hui.
Derrière la façade du 121, rue de Lille, dans le très distingué VIIe arrondissement de Paris, en traversant la cour intérieure, se cache l’Hôtel Turgot, un bâtiment du XVIIIe
siècle où le temps semble s’être arrêté. C’est là qu’est établie la collection d’art ancien, dite «Collection Frits Lugt», placée sous l’égide de la Fondation Custodia (créée en 1947), responsable de la gestion de la Collection Frits Lugt, de la recherche scientifique qui l’accompagne, de l’édition des publications et de l’organisation d’expositions.
Un mois après le succès éclatant de l’exposition des dessins de maîtres du musée Pouchkine – 38.000 entrées! -, la Fondation Custodia invite le public à la découverte de tableaux moins connus du grand portraitiste du XVIIe siècle, Frans Hals (1582-583 à Anvers – 1666 à Amsterdam). Il s’agit de quatre portraits de famille, provenant de Bruxelles, de Toledo (États-Unis) et de collections privées, aussi vivaces et joyeux que ses portraits collectifs connus de milices, administrateurs d’orphelinat et autres. L’exposition relate la reconstitution de la toile la plus imposante, le portrait de la famille Van Campen, qui à la fin du XVIIIe
siècle a été coupé en morceaux pour aboutir chez des propriétaires différents. La recherche nécessaire effectuée par plusieurs générations d’historiens de l’art est expliquée dans le détail dans le catalogue de l’exposition. Rompant avec la rigidité de ses prédécesseurs, ses tableaux, de très grande taille, respirent la joie de vivre, notamment des enfants, qui sont représentés rieurs et complices.
© Fondation Custodia, Paris.
En harmonie avec ce thème, les conservateurs de Custodia nous présentent aussi une sélection de la collection Lugt sous le titre Enfants du siècle d’or. Les enfants, en effet, ont été aussi un sujet à part entière pour beaucoup de peintres néerlandais et flamands du XVIIe siècle. Les dessins, gravures et tableaux touchants de Nicolaes Maes et autre Hendrick Goltzius ont été récemment restaurés pour retrouver leur éclat originel.
En même temps, les salles du sous-sol accueillent cet été les œuvres d’une artiste contemporaine d’Amsterdam, à savoir la peintre et graphiste Marian Plug (° 1937). Ses dessins, aquarelles, sérigraphies et peintures à l’huile qui font penser aux rêves et contes de fées, trouvent la plupart du temps leur inspiration dans un paysage, parfois urbain. Le détachement du réel se produit lors du travail dans l’atelier où l’enjeu devient l’équilibre des formes et des couleurs. «Je ne suis pas un peintre abstrait», affirme Marian Plug, «j’ai besoin de représentation. Mais je l’utilise. Par-delà la figuration surgit le tableau.»
© H. van Beek - ADAGP, Paris, 2019.
Son objectif est que la contemplation de ses œuvres fasse du bien au public mais aussi à elle-même. Marian Plug n’appartient à aucune chapelle. En quatrième de couverture du très beau catalogue contenant une interview au sujet des œuvres exposées, on peut lire qu’elle est nommée «une paysagiste romantique de son temps».