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Fou de Geel

Par Derek Blyth, traduit par Faculté de traduction de l’université de Mons
9 juillet 2024 14 min. temps de lecture Tour de Flandre

Lors de son voyage à Geel, Derek Blyth a découvert le meurtre d’une sainte irlandaise, une communauté aux petits soins pour les étrangers et une ville paisible complètement dingue de reggae.

Ça peut avoir l’air d’une mauvaise idée. Embarquez à Hasselt dans un train comme on n’en voit plus beaucoup en Belgique: il vous mènera, au bout d’une longue demi-heure, à la petite ville de Geel, aux airs de coin perdu. Le train est un vieux modèle devenu rare en Belgique. Il s’arrête à des gares rurales au milieu de nulle part. Il y a de quoi se demander si le voyage en vaut la peine.

On ne voit pas beaucoup de touristes dans la ville de Geel. Ceux qui y passent viennent parce qu’ils sont fous. Je devrais peut-être dire ça autrement. Ils viennent à Geel pour avoir de l’importance aux yeux d’une communauté. C’est comme ça que fonctionne la ville depuis au moins 700 ans. Je voulais découvrir pourquoi.

Tout a commencé avec une princesse nommée Dymphne (ça s’écrit Dimpna en Flandre), dont le tombeau est conservé dans l’église Sainte-Dymphne, située à l’opposé de l’hôpital Sint-Dimpna et du collège Sint-Dimpna. On peut aussi trouver la boisson locale: l’élixir Sint-Dimpna. Même l’équipe de football locale s’appelle St. Dimpna. J’ai donc décidé de visiter l’église Sainte-Dymphne pour en apprendre plus sur cette sainte locale qu’on voit partout.

Selon une ancienne légende, Dymphne était la fille d’un roi irlandais du VIIe siècle. À la mort de son épouse, le roi cherchait désespérément une nouvelle femme qui serait aussi resplendissante que la première. Il ne trouvait personne d’une beauté égalable en dehors de sa fille, qu’il a essayé de forcer au mariage. Elle a fui dans le nord de l’Europe et a trouvé refuge à Geel. Cependant, son père l’a retrouvée et a essayé à nouveau de la forcer au mariage. Quand elle a refusé, il l’a décapitée de rage.

Dans les années qui ont suivi la mort de Dymphne, elle a été nommée sainte patronne des maladies mentales. Les pèlerins du Moyen Âge ont commencé à se présenter devant sa relique à Geel, en quête d’un remède miraculeux à la folie. Une église a été construite sur le site de la relique en 1349 et un dortoir a été ajouté en 1480 pour loger le nombre grandissant de pèlerins. Ce n’était cependant pas suffisant. Quand tous les lits étaient occupés, les gens de Geel plaçaient les voyageurs dans leurs fermes et granges.

Ça a fini par devenir une tradition. Depuis plus de sept siècles, les habitants de Geel ouvrent leurs portes aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Les pensionnaires sont accueillis comme des membres de la famille et invités à réaliser de petites tâches. Certains restent avec la famille pendant des années. Une résidente décédée à 100 ans avait vécu pendant 80 ans avec la même famille de Geel.

La méthode de Geel remonte à l’époque de Chaucer et est une forme unique d’aide sociale familiale. Les habitants de Geel font attention à ne pas utiliser des mots comme «fou» ou «malade mental». On évite même les termes «patient» et «psychiatrique». Ceux dont ils s’occupent sont appelés «invités» ou «pensionnaires». On peut dire qu’ils sont «particuliers» ou «différents», mais jamais malades.

Au XIXe siècle, Geel était réputée pour sa méthode de soin généreuse et tolérante. Dans une période qui a vu naître les sombres asiles institutionnels, Geel soutenait des idées plus progressistes. Le précurseur français de la psychiatrie, Philippe Pinel, a vu cette méthode comme un modèle dont s’inspirer pour Paris. Il écrit: «Les fermiers de Geel sont vraisemblablement les plus compétents des médecins; ils sont un exemple pour ce qui pourrait devenir le seul traitement acceptable à la folie et représentent l’idéal que les médecins devraient suivre dès le départ.»

Une famille de la ville a accueilli un prince polonais arrivé en calèche avec son propre majordome. Les Néerlandais y ont envoyé tellement de monde qu’une chapelle protestante
a été construite dans la Van Disselhuis, dans la rue menant à la gare. Le père de Vincent Van Gogh a été tellement impressionné qu’il a envisagé d’envoyer son fils instable à Geel en 1880, mais ce dernier avait d’autres projets.

La méthode de Geel a atteint son paroxysme en 1938, quand plus de 3700 patients vivaient avec les familles de la ville (ce qui représentait un quart de la population totale). On riait souvent du fait qu’il était impossible de faire la différence entre les habitants et les pensionnaires. «La moitié de Geel est folle, et le reste est fou» était une des blagues qu’on pouvait entendre.

Les médecins et psychiatres voyageaient depuis l’autre bout de l’Europe et depuis l’Amérique pour étudier le système de Geel. Des douzaines de villes en France, Allemagne et Belgique ont mis en place leur propre version de la méthode. En 1902, l’International Congress of Psychiatry (Congrès international de psychiatrie) a officiellement reconnu la méthode de Geel comme étant le meilleur traitement possible pour les maladies mentales.

Le modèle de Geel attire l’attention des chercheurs depuis des décennies. Le Geel Research Project (Plan de recherche Geel) a lancé une étude du système dans les années 1960. Un universitaire l’a surnommé «bonté radicale». À la recherche d’une manière humaine de traiter les maladies mentales à New York, Ellen Baxter s’est tournée vers la ville de Geel. Elle a passé une année dans la petite ville belge en 1975 à interviewer plus de 70 familles d’accueil et pensionnaires. Elle explique lors d’une interview avec le journal De Morgen: «On ne m’a jamais autant proposé de gâteau, de cookies et de café». Elle remarque que chacun était différent, mais que tous étaient acceptés, peu importe à quel point ils étaient dérangés.

Ellen Baxter a expliqué que cela lui avait ouvert les yeux sur une autre manière de voir les choses. Elle s’est rendu compte que la situation dans les hôpitaux psychiatriques aux États-Unis était scandaleuse. Ellen Baxter est retournée à New York afin de mettre en place Broadway Housing Communities (Communauté de logements Broadway) en 1983. Cette organisation est calquée sur le système de Geel, et s’est transformée en projet pionnier qui comporte 400 appartements répartis dans Harlem. Elle a notamment pour but d’accueillir des chômeurs et des personnes atteintes de maladies mentales. Les organisateurs du projet expliquent que l’hébergement d’une personne coûte 12 500$ par an (soit 11 700€), contre 60 000$ (soit 56 300€) pour une cellule de prison et 125 000$ (soit 117 200€) pour un lit en hôpital psychiatrique.

Ces dernières années, le nombre de pensionnaires a drastiquement chuté à environ 200 personnes. Cela pourrait bientôt être la fin. Non pas parce que ça ne marche pas, mais parce que les soins communautaires sont maintenant largement perçus comme une approche appropriée. Le monde a imité Geel.

La légende de Dymphne a inspiré d’innombrables peintures, dont un somptueux retable peint en 1505 par Goosen van der Weyden, petit-fils du célèbre Rogier. Les sept panneaux restants (l’un d’entre eux a été perdu) ont été récemment restaurés par une fondation privée qui porte le nom de Phoebus Stichting et exposés lors d’une exposition qui montrait comment l’histoire de Dymphne est toujours d’actualité. Sa légende comporte des éléments liés à l’inceste, au mouvement MeToo, aux droits des femmes et aux maladies mentales.

***

L’histoire de Dymphne se poursuit dans le Gasthuismuseum. À l’origine, le bâtiment était un hôpital fondé en 1286 dans le but de prendre soin du nombre croissant de pèlerins qui venaient visiter le sanctuaire de Dymphne. Aujourd’hui, le complexe est un musée doté d’une chapelle, d’un cloître, d’un hôpital et d’une boulangerie. Les intérieurs ont été soigneusement aménagés avec des meubles anciens, des peintures, des lits d’hôpital et du matériel de cuisine. Lorsque vous vous promenez, vous pouvez entendre le chant d’une chorale au loin, comme si les bonnes sœurs vivaient encore ici. Dans le couloir, des manteaux et des chapeaux sont suspendus à des crochets, ce qui ajoute une touche conviviale.

Le musée et l’église se trouvent en périphérie de Geel, à environ dix minutes de la Grande-Place. J’ai suivi un réseau sinueux d’anciennes ruelles qui forment de paisibles itinéraires à travers la ville. Elles n’apparaissent pas sur Google maps, mais elles figurent sur la carte gratuite de l’office du tourisme sous le nom de trage wegen, ou routes lentes. L’itinéraire vous fait passer devant de sublimes demeures au style art nouveau et art déco, mais certains quartiers de Geel ressemblent plus à un village, un endroit où tout le monde se connaît.

Cependant, lorsque je suis arrivé sur la Grand-Place (de Markt), c’était hallucinant. J’avais choisi le mauvais moment pour visiter la ville. C’était le Palmenmarket, une fête foraine de cinq jours organisée autour du dimanche des Rameaux. Les rues étaient pleines de manèges, d’enfants qui criaient sur les montagnes russes, et d’échoppes qui vendaient des beignets sucrés et gras nommés Smoutebollen.

Je suis passé devant une rangée de cafés bondés. Et c’est à ce moment que je me suis souvenu de quelque chose que j’avais récemment lu. Lors d’une interview, l’historien culturel Mike Jay a dit: «Les rues sont bordées de cafés et l’on y voit des gens assis qui ont l’air légèrement différent, mais après un moment, vous n’y faites plus attention.»

Je me suis arrêté à un stand de nourriture pour prendre une barquette de frietjes (frites) avec de la mayonnaise. Il y avait énormément de personnes en chaises roulantes, et d’autres qui semblaient, eh bien, différentes. Plus que l’on pourrait croire. Cependant, l’ambiance était détendue. Cela m’a fait penser à une peinture de Bruegel. Une de ces scènes de carnaval sauvage dans la campagne flamande.

Les terrasses des cafés étaient pleines à craquer. Tout le monde buvait de la bière. Cependant, je suis finalement tombé sur un café tranquille appelé Kolorkaffee. La façade était peinte en rouge, et un couloir étroit menait à une petite maison avec deux petites pièces et un petit jardin à l’arrière. La maison était décorée de vieux meubles, de lampes de table et de pochettes de disques de jazz. L’ambiance était détendue, tout comme elle l’est lors des réunions de famille, et comme c’est le cas partout à Geel.

***

L’origine du nom Geel est incertaine. Le mot geel vient du néerlandais et signifie jaune. Un habitant du coin m’a expliqué que son origine viendrait d’une mystérieuse région située en périphérie où se trouve du sable jaune qui a été déposé au cours de la dernière période glaciaire.

Une fois, le conservateur d’art Jan Hoet a dit à un journaliste américain qu’il venait de Jaune. Hoet a grandi dans une maison en périphérie de Geel. La maison était rattachée à un hôpital psychiatrique où son père travaillait. Il a grandi dans une villa blanche du XIXe siècle avec cinq «zottekes» (fous) qui logeaient avec la famille.

En 2001, Hoet est retourné à Geel afin d’organiser une petite, mais importante exposition d’art dans l’ancienne maison familiale. L’exposition s’intitulait Y.E.L.L.O.W, et elle a rencontré un franc succès. Elle a mené à la création d’un centre d’art dans la maison familiale appelé
Yellow Art
qui est dédié aux artistes souffrant de problèmes mentaux. L’artiste irlandaise Ella de Burca, installée à Bruxelles, a récemment créé un parcours artistique qui suit la vie d’une famille d’accueil à Geel sur une durée d’une semaine. Elle a déclaré à la Gazet van Antwerpen: «C’est ironique que la sainte patronne de Geel soit l’Irlandaise Dymphne, car les soins de santé irlandais en ce qui concerne les maladies mentales sont une abomination».

Je suis parti à la recherche d’autres œuvres artistiques urbaines. Ce n’était pas compliqué. L’artiste Helen Bur
a peint deux petits personnages sur le mur extérieur du Kolorkaffee. Ces personnages, vus de dos, font partie d’un projet à l’échelle mondiale qu’elle appelle Little People. Elle peint de mystérieux portraits de personnes qu’elle rencontre au cours de ses différents voyages. Elle a peint 17 portraits miniatures sur les murs de boutiques et de cafés locaux à Geel qui montrent les propriétaires de dos. Vous pouvez les repérer partout dans la ville: sur un magasin de disques, une boutique de mode et un poissonnier.

Dans la même rue que le Kolorkaffee, deux artistes argentins qui travaillent sous le nom de Medianeras ont créé un immense portrait sur la façade d’une maison. Le portrait affiche un visage scindé en deux parties qui semblent être un homme et une femme. Les artistes expliquent que l’objectif est de sensibiliser à la diversité de genres et à l’égalité des droits.

L’œuvre la plus frappante est une peinture murale de 20 mètres de haut sur un mur de l’hôpital moderne de Sint-Dimpna. L’artiste belge Bart Smeets, qui signe ses œuvres Smates, a créé en 2019 un portrait étonnant montrant un enfant regardant la lune par-dessus un mur.

***

Je commençais à connaître Geel. C’est un endroit propre et calme. Les gens sont contents de vivre ici. Le slogan officiel de Geel est: «Je komt er, je blijft er» (Vous venez, vous restez). Vous y resterez peut-être… Mais auriez-vous envie de la visiter?

Il y a quelques années, l’office du tourisme avait lancé une subtile campagne publicitaire visant à attirer les touristes flamands. «Lam Gods of toch Sint Dimpnaretabel», demandait-elle. (Est-ce le retable de l’Agneau mystique (l’œuvre célèbre de Gand) ou le retable de Dymphne?) La prochaine question est «Koksijde of toch Belse bossen», qui demande si les dunes sur la photo se trouvaient à la côte belge ou en périphérie de Geel. «Japan tuin of toch Stadspark Geel» (Le parc japonais à Hasselt ou simplement le parc de Geel?) Vous pouvez sûrement deviner la réponse.

On m’a dit que je devais vraiment faire un tour chez Tony’s Muziekhuis, car c’est un incontournable de Geel. Bien que Tony Janssens soit le propriétaire de la boutique, celle-ci a été bâtie par son père, il y a plus de 80 ans. Tony a commencé à vendre des radios, des partitions et des instruments de musique. Il a ensuite commencé à stocker des 33 tours, puis il a fait de même avec les cassettes.

Pour une petite ville comme Geel, Tony’s est un incontournable. Il a en réserve plus de 35 000 disques. Ceux-ci peuvent aller de That’s Alright Mama de 1956 d’Elvis au dernier album d’Adèle. Il a été élu meilleur magasin de disques de Belgique en 2019 et rebelote en 2021. Les fans de musique font des centaines de kilomètres pour avoir entre leur main un vinyle rare. Tony’s est devenu encore plus célèbre en 2020 quand Bruce Springsteen a posté une photo de la devanture de sa boutique sur ses réseaux sociaux. Tony a attiré l’attention de Springsteen avec sa pancarte peinte à la main annonçant le nouvel album Letter to You.

Un citadin m’a conseillé d’écouter Petticoat. D’après un site internet, on les nomme «les six chanteuses de Geel». Les jeunes femmes chantent différentes musiques dans des styles et langues différentes. Elles font le tour de la Flandre avec leur spectacle Wa is da me ? (une expression anversoise presque intraduisible, mais que l’on pourrait remplacer par le mot anglais «WTF!».) Leurs prestations font preuve d’une énergie sauvage et contagieuse, comme la Scala sous stéroïdes.

Tous les cinq ans, la ville met en place une comédie musicale du nom de GheelaMania qui suit la vie de Dymphne. Le spectacle rassemble des centaines de personnes qui comprennent des amateurs locaux et des pensionnaires qui souffrent de problèmes mentaux. Un habitant a reconnu que c’était une idée un peu folle.

Je commençais à découvrir l’autre face de Geel. Elle s’est révélée être une ville musicale pleine d’entrain, célèbre pour son festival de reggae qui se déroule chaque année en août. Reggae Geel est l’un des plus anciens festivals de reggae d’Europe, et il a été lancé par un groupe d’amis en 1978. Après de modestes débuts, il est devenu l’un des festivals les plus importants de l’été. De plus, cet événement accueille les meilleures musiques jamaïcaines à Geel.

La station de radio StuBru a demandé si Reggae Geel était le festival le plus relax de Belgique. Un auditeur a répondu qu’on pouvait ressentir une vraie ambiance des Caraïbes. Un autre auditeur a mentionné que les agents de sécurité se font discrets. Une femme a déclaré: «Je peux twerker avec le cul à l’air sans que personne me regarde comme si j’étais complètement folle». Ça ressemble bien à Geel.

***

Quelqu’un d’autre avait recommandé de faire un tour au Sas 6, charmant bar à côté d’un canal. J’ai donc enfourché mon vélo, et me suis mis en route pour la campagne. Le café idyllique se trouvait Sas 6 (écluse N°6) sur le canal Bocholt-Herentals, à Mol, commune voisine de Geel. L’intérieur typiquement flamand possède deux pièces sombres aménagées d’anciennes lampes, de peintures à l’huile et de sièges de cinéma de couleur carmin. Dans le jardin, on peut trouver des tables sous les tilleuls où les cyclistes peuvent faire une pause en savourant une bière Oude Geuze ou un bol de soupe.

Cependant, Sas 6 n’est pas le seul endroit où l’on peut faire une pause le long du canal. Il existe une sympathique brasserie qui porte le nom de Sas 7 à l’écluse N°7, un vieux café flamand sur le chemin de halage Sas 5, et une autre brasserie Sas 9. De plus, il y a une ferme qui vend des glaces maison. Si vous faites une pause à chaque endroit le long du canal, vous ne rentrerez jamais chez vous.

Alors que je revenais sur mes pas pour rentrer à Geel, j’ai découvert quelque chose qui m’a paru suspect. Cette paisible ville dans la campagne de Kempen est devenue le repère d’entreprises high-tech. Il y a l’usine pharmaceutique Janssens, le centre biotechnologique Genzyme et un des sept centres communs de recherche de l’Union européenne. On dirait que les entreprises sont en partie attirées par son atmosphère accueillante et ouverte d’esprit, ce qui est logique. Cela fait 700 ans que la ville ne cesse d’accueillir des visiteurs. Vous y venez, vous restez. Finalement, ce n’est peut-être pas une idée si folle de faire un tour à Geel.

Site web de Visit Geel
Derek Blyth

Derek Blyth

journaliste

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