Dix-huit jeunes auteurs et autrices de Flandre et des Pays-Bas donnent la parole à un objet du XVIIe siècle exposé au Rijksmuseum. Ils et elles ont écrit un texte à partir de la question suivante: quelles illuminations ressentez-vous en regardant ces objets? Gidi Pols a écrit un poème en s’inspirant des affaires financières en arrière-plan du Portrait de Rogier Le Witer, marchand d’Anvers du peintre Jacques Jordaens. «ici l’on goûte les potentiels partenaires d’affaires»
© Rijksmuseum, Amsterdam
.Monaco Dining.
C’est l’été indien à Moneyland,
20 degrés stables, coagulés dans l’humidité atmosphérique.
l’entrepôt un frigo
Je rêve de toi,
toi, ma garce de freeport, syndrome du loverboy,
il est des beautés en particulier inhérentes aux valeurs d’enchères.
Monaco dining, personne ne savoure le homard,
Ici l’on goûte les potentiels partenaires d’affaires.
L’air lourd d’envies d’escroqueries.
Monaco dining, parce que je sais que tu connais le jeu,
toi, ma garce de freeport, mon investissement talisman,
tu sais la douceur de soie de la prospérité.
De Sotheby’s à Londres.
Tweed de Savile Row, surtout parce que c’est de bon ton.
Il y a des marchands de tapis, ils dînent
avec des barons. Ma descendance aussi deviendra noble un jour,
comme c’est arrivé à la vôtre.
J’envisage de vous voler votre épouse, d’y foutre le feu.
Un phénix aux millions de Lloyd
qui vole directement jusqu’à Grand Cayman
L’heure du champagne aux étages du Zuidas.
Je sais que tu connais le jeu,
toi, ma garce de freeport, mon investissement talisman,
la chasse n’a-t-elle pas toujours été ce qui compte ?
C’est ce que disait le mécène qui a acheté ta liberté,
tu dormais dans le lit de Noortman à l’époque,
hyènes de l’art.
Mais étais-tu si différente,
ma garce de freeport, ma philantrocapitaliste
toi aussi tu as acheté ton prestige avec des aumônes, pas vrai