À l’occasion du 25ᵉ anniversaire de CODART, nous vous présentons chaque mois l’un des cent chefs-d’œuvre exceptionnels de l’art néerlandais et flamand du début de l’ère moderne (1350-1750) sélectionnés par des conservateurs de musée du monde entier pour figurer dans le canon CODART. Cette fois-ci, pleins feux sur le monumental retable La chute des anges rebelles de Frans Floris.
La Chute des anges rebelles est probablement l’œuvre la plus connue de Frans Floris, l’un des principaux artistes de l’aire néerlandaise du XVIe siècle. L’enchevêtrement dense de personnages qui remplit l’espace pictural donne un effet oppressant. D’autant plus que le retable est monumental avec ses trois mètres de hauteur.
© Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
Lorsqu’on prend place debout devant le tableau, on a l’impression d’être emporté dans l’abîme par la seule force des corps qui chutent. La richesse des détails et la représentation des anges rebelles sous la forme de créatures hybrides fantastiques s’inscrivent dans l’idiome pictural de Jérôme Bosch. Le modelage des corps et le recours au raccourci s’inspirent de l’art italien que Floris a étudié lors de son séjour en Italie.
Sa réussite artistique réside dans cette fusion des traditions picturales de deux héritages artistiques. C’est pourquoi Floris est, plus que Pieter Bruegel l’Ancien, un précurseur majeur de la peinture baroque flamande.
Claudia Koch, chef intérimaire et conservatrice, Gemäldegalerie, Akademie der bildenden Künste, Vienne.
© Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
© Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
© Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
© Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
© Musée royal des Beaux-Arts, Anvers