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La passion du partage : l'économie collaborative aux Plats Pays
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Société

La passion du partage : l'économie collaborative aux Plats Pays

Densément peuplés et très connectés, la Flandre et les Pays-Bas sont un terreau fertile pour l'économie collaborative. Mais même si toute une panoplie d'initiatives s'y est développée, la définition de ce concept passe-partout est loin d'être claire. «Entre l'idéal sociétal et le marché, il faut trouver le meilleur modèle possible.»

Bien que phénomène très protéiforme, par commodité appelons-le «l'économie collaborative». Mais en Flandre et aux Pays-Bas, celle-ci porte souvent mal son nom.

Ainsi, le propriétaire qui fait partie de la classe moyenne supérieure et qui se sert de la puissante plate-forme mondiale Airbnb pour mettre en location son bien à Bruges, Bruxelles ou Amsterdam, est souvent aux antipodes du citoyen actif qui gagne moins, mais qui donne des cours de français en échange de la réparation d'une fuite dans sa salle de bain.

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JefVanStaeyen

Il est bien que l'auteur (Lode Delputte) parle d'économie du partage plutôt que d'économie collaborative. Après plusieurs décennies (ou plus?) d'individualisation des biens (et des services?), de nouvelles tendances de mutualisation et de partage apparaissent et se développent (bien que je ne vois pas ce que la livraison par vélo électrique vient faire dans cette série). On peut toutefois se demander si cette économie est si nouvelle que ça.

Pour l'économie collaborative, je tiens à signaler que, par définition, elle est impossible à mesurer.
Définissons l'économie comme l'ensemble des actions, processus et institutions par lesquels les êtres humains produisent, échangent et consomment des biens et des services, et constatons que la quasi-totalité des outils de mesure sont financiers: des montants, et des montants par unité de temps. Et quand on mesure uniquement le temps, on se limite au seul temps rémunéré, c'est-à-dire au temps auquel il est accordé une valeur financière.
Les êtres humains peuvent produire des biens et des services pour eux-mêmes, ou pour d'autres. Dans ce dernier cas, il y a 3 possibilités: (1) ils donnent sans attendre un retour direct, (2) ils échangent contre un autre bien ou service, (3) ils échangent contre une valeur tierce, à savoir la monnaie. Les données économiques ne s'intéressent qu'à la 3ème solution, la contre-valeur financière. L'économie collaborative se trouve dans les 1ère et 2ème solutions. En effet, l'argent a été inventé pour "restaurer" le déséquilibre qui existe en cas d'absence de collaboration. On pourrait aussi bien essayer de savoir combien il y a de piétons et de cyclistes en comptant les voitures.

Pour l'économie de partage, signalons que l'État (avec tous ses niveaux, jusqu'à la commune), et dans toutes ses formes, et la sécurité sociale en font partie.
En ces temps de Corona, il est bien de se rappeler que notre système de santé est un bien partagé, comme le sont la police et la justice, l'enseignement et la culture, l'espace public et les transports publics, l'administration, les retraites, les allocations (chômage, enfants...), etc. même si dans plusieurs de ces domaines, il peut exister des morceaux minoritaires qui vont l'objet d'un échange individualisé et financiarisé: on achète une place dans le train ou au théâtre ou une prestation médicale, dans un bien dont la valeur réelle est plus large que la somme des prestations vendues.

L'économie collaborative est impossible à mesurer et l'économie du partage est peut-être majoritaire dans notre société.

Peut-être que la discussion sur l'importance et la mesure de l'économie du partage ou de l'économie collaborative est proche de la discussion sur la pertinence des outils de mesure économiques habituels.

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