La Shoah en Belgique (hier et aujourd’hui)
En Flandre, nous parlons d’objets perdus. Aux Pays-Bas, ce sont des objets trouvés. Et si, en ces temps étranges, nous faisions vraiment de la perte une trouvaille? Prenez par exemple les archives de «Ons Erfdeel vzw». On peut très bien y pêcher chaque semaine une pièce intéressante. Sans même qu’elle ait nécessairement un rapport avec le coronavirus. Une pièce, tout simplement, qui nous ouvre une nouvelle perspective sur les choses ou qui, après quelques années, acquiert une signification nouvelle. Bref, un objet trouvé.
© JMDV - Fonds Kummer.
Le philosophe Ludo Abicht, connaisseur hors pair de l’histoire du judaïsme et de surcroît spécialiste de la question palestinienne, a été l’auteur, il y a cinq ans, d’un article éclairant sur la Shoah en Belgique. Il y explique notamment qu’Auschwitz n’est pas devenu immédiatement après la Seconde Guerre mondiale le pôle de l’anus mundi et le «mal absolu», et montre d’autre part que les critiques à l’égard de l’État d’Israël ne sont pas par définition assimilables à l’antisémitisme. Il n’est pas sans intérêt de noter que la caserne Dossin à Malines, lieu de mémoire des déportations de Juifs à partir de la Belgique, a également fait entre-temps l’expérience de la tension entre ceux qui voient la Shoah comme le mal unique et absolu, comparable à aucun autre, et ceux pour qui le souvenir de la Shoah débouche sur une réflexion sur les violations des droits de l’homme et le racisme aujourd’hui.
Vous pouvez lire l’article de Ludo Abicht ICI.