Le houblon au cœur du jeu
Si le houblon crée de l’amertume, ses nombreuses variétés permettent de jouer avec les goûts et les brasseurs locaux en profitent allègrement.
IPA. Trois lettres à la mode chez les brasseurs du Nord-Pas-de-Calais. A l’origine, les Indian Pale Ale sont ces bières brassées en Angleterre et envoyées par bateau dans les colonies anglaises d’Inde car on ne pouvait pas brasser directement là-bas, à cause de la chaleur. Pour supporter le long voyage, qui passait par le cap de Bonne Espérance, ces bières contenaient plus d’alcool et de houblon.
Relancées chez les Américains, les IPA ont débarqué en France. Et dans le Nord-Pas-de-Calais, ces bières fortement houblonnées ont trouvé leur place. Si le houblon – et ses deux cents composants ! – crée de l’amertume, ses nombreuses variétés permettent de jouer avec les goûts et les artistes du brassage en profitent allègrement. « Un houblon américain proposera plus de notes d’agrumes ou de fruits tropicaux, un houblon européen un côté plus herbacé et floral, indique Luka Antonic. Parmi celles que je conseille : la Page 24 Blonde Hillegarde (Brasserie Saint-Germain) et les Anosteke (Brasserie du Pays Flamand. » L’IPA de la Brasserie des 7 Bonnettes se distingue aussi par l’utilisation de deux houblons français et un houblon allemand, dégageant une belle amertume avec une note très florale. Du côté de la Brasserie Cambier, à Croix, la Mongy IPA offre des notes fruitées d’agrumes provenant de trois variétés de houblons américains.
« L’impérial IPA houblon Mosaic et Citra, de Page 24, avec des houblons mosaïc et citra donne, elle, des notes citronnées, ajoute quant à lui Romain Velay, qui tient le Beerchope, un bar à bières spécialisé dans les productions artisanales à Lille. La Dalva, de la Brasserie d’Esquelbecq, à 8,5°, avec son côté floral-épicé est aussi très demandée ».
Dans le domaine, la différence se fait donc dans le choix des houblons. Et quand on ne sait pas choisir ? On en mélange encore plus ! Hop Hop Hop, une bière de la Brasserie du Caou, s’appuie sur cinq houblons différents, tandis que la Brasserie Sainte-Loupoise propose son IPA Titanic avec trois malts et quatre houblons. La Dix, de la Brasserie Célestin, est, elle, brassée avec… dix variétés !