Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Le musée des Sciences naturelles à Bruxelles : les dinosaures, et bien plus encore
@ musée des Sciences naturelles, Bruxelles.
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Le musée des Sciences naturelles à Bruxelles : les dinosaures, et bien plus encore

La plupart des musées en Belgique rouvriront le 18 mai. Prenez vos enfants par la main et emmenez-les au musée des Sciences naturelles à Bruxelles. Ils seront très impressionnés. Ce musée abrite la plus grande galerie de dinosaures d’Europe. On y découvre cependant aussi plein d’autres choses concernant l’être humain et les animaux: de la richesse de couleurs des minéraux jusqu’à la biodiversité dans la ville. Le musée des Sciences naturelles est une institution que toute personne qui aime vraiment notre planète se doit de visiter.

Le musée des Sciences naturelles est la vitrine de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, une institution scientifique qui a une histoire et jouit d’une excellente réputation. Il peut s’enorgueillir de présenter, dans une grande salle élégante, la plus grande galerie de Dinosaures de l’Europe, qui bénéficie d’une réputation mondiale. Les iguanodons de Bernissart sont célèbres.

À la fin du XIXe siècle, des archéologues ont découvert, au fond d’une mine de charbon dans le petit village wallon, à une profondeur de 322 mètres, les squelettes pour ainsi dire complets d’une trentaine d’iguanodons. Comme tous les os se trouvaient encore à leur place, il a été possible de les reconstituer fidèlement. Une gigantesque cage de verre de 300 m² et d’une hauteur de trois étages protège ce patrimoine national de la Belgique. Des escaliers en spirale art nouveau authentiques permettent au visiteur de contempler chaque détail de ces géants préhistoriques et de trouver des réponses à des questions telles que: Avaient-ils deux ou quatre pattes? Appartenaient-ils tous à la même espèce? Comment sont-ils morts? Où vivaient-ils? Y en a-t-il encore à Bernissart?

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L’impressionnante salle centrale invite à découvrir, à regarder et aussi à toucher. À l’aide d’une carte Sauria et d’un app, les enfants peuvent se lancer à la découverte parmi les géants fossiles, mais il y a beaucoup plus encore. Ils trouveront en outre à l’étage une très belle salle expérimentale interactive consacrée à la biodiversité dans la ville: BiodiverCITY. Un accompagnement s’impose, il y a beaucoup de textes à lire. Des simulations sur ordinateur et des applications interactives permettent de participer activement et d’apprendre ce que l’on peut faire soi-même pour protéger efficacement la biodiversité dans la ville. Toutes les instructions et informations sont présentées en trois langues.

La nouvelle galerie permanente Living Planet, qui occupe deux étages consacrés à la biodiversité, aux écosystèmes et aux relations entre les animaux, sera ouverte au public au printemps et présentera une énorme diversité d’animaux (850 exemplaires dans une sorte de parade!) depuis la plus petite fourmi jusqu’à la plus grande baleine. Les textes et l’interaction sont adaptés à tous les âges.

Les visiteurs qui préfèrent éviter les petits découvreurs turbulents ainsi que les institutrices faisant des remontrances dans la salle centrale pleine d’échos peuvent s’adonner, à l’étage supérieur, au voyage dans les temps les plus lointains, jusqu’aux tout premiers débuts de la vie sur notre planète. Une promenade très passionnante et richement illustrée les fait parcourir des milliards d’années d’existence terrestre. Cette galerie de l’Évolution met en évidence six moments-clés de l’évolution de la vie: l'explosion cambrienne, le foisonnement aquatique du Dévonien, la conquête des terres au Carbonifère, les mers mouvementées du Jurassique, l'apparition des mammifères à l'Éocène et l'impact humain au Présent.

Une nouvelle remarquable et impressionnante espèce de dinosaure est exposée ici en première mondiale jusqu’à la fin de mars 2021: Arkhane. C’est le squelette fossile authentique d’une nouvelle espèce d’allosaure, un dinosaure prédateur qui arpentait la terre il y a quelque 155 millions d’années. Il est complet à 70 % et mesure 8,7 mètres de long, avec des pattes arrière marquantes ressemblant à des griffes d’oiseau. À l’instar des autres squelettes conformes à la nature au rez-de-chaussée, on croirait qu’il peut à tout moment se mettre à courir ou à rugir.

Mais les fossiles plus modestes témoignant d’ères que nous pouvons difficilement nous imaginer frappent eux aussi l’imagination. Il s’agit d’empreintes de coquillages, de plantes et d’animaux saisies magnifiquement dans la pierre montrant une fragilité dans des détails minuscules qui, pendant des millions d’années, ont inébranlablement séjourné dans les couches de la terre. Cela fait réfléchir sur la période relativement courte pendant laquelle l’être humain est présent sur la terre ainsi que sur le caractère guéable du temps géologique grâce à de petites rencontres comme celle avec les lis de mer.

Ceux-ci ne sont pas à proprement parler des lis mais des crinoïdes, des animaux appartenant à la catégorie des échinodermes et vivant dans la mer. Ils existent en tant qu’espèce depuis le cambrien et ont été durement touchés depuis les dernières plus grandes extinctions de masse. Le groupe a connu un renouveau au Mésozoïque avec des formes aux bras très agiles. Ces animaux étranges filtrent l’eau qui passe entre leurs bras pour se nourrir de plancton. La plupart vivent fixés sur un substrat comme un tronc flottant ou un récif, lit-on sur le petit panneau explicatif. Des animaux qui ressemblent à des fleurs sont des «formes intermédiaires» que nous appréhendons avec difficulté mais qui témoignent d’une créativité, d’une capacité d’adaptation et d’une volonté de vivre incroyables.

Dans l’espace souterrain, où règne une ambiance agréable, on trouve la galerie de l’Homme, qui présente l’aventure du développement de l’espèce humaine. Sous des lumières tamisées et sur des fonds obscurs on suit, dans des vitrines de verre et grâce à des écrans interactifs, l’évolution de l’homme du singe à l’hominidé avec toutes les sous-espèces et leurs caractéristiques. Chaque branche familiale de l’arbre généalogique humain est représentée par une sculpture grandeur nature constituée de petites lames de bois. On peut y saluer Lucy et comparer les caractéristiques extérieures de l’homme de Cro-Magnon avec l’homo habilis ou l’homo erectus, ou avec soi-même. Ici également, des fossiles et des reconstructions en 3D guident le visiteur le long du sentier capricieux de sept millions d’années d’évolution. On y découvre les adaptations qui distinguent nos prédécesseurs via des petites tâches telles que «ajustez l’empreinte de la mâchoire avec un crâne» ou on peut y admirer plusieurs exemplaires de cerveaux conservés dans le formol.

On passe automatiquement à la deuxième partie: la machine complexe qu’est le corps humain. Comment l’homme naît et grandit, on le voit conformément à la nature depuis la conception à travers toutes les phases de la vie: le corps qui ne cesse de changer, tout ce dont il a besoin pour survivre, fonctionner optimalement et se perpétuer…, avec des petits films, des modèles et des organes en plastique grandeur nature, des fiches informatives, des projections et des installations expérimentales, si bien que cette section parvient à passionner même des pubères récalcitrants.

L’approche est évidemment conçue du point de vue scientifique et biologique et ne connaît dès lors pas de tabous. On n’y perçoit aucune référence à d’autres aspects de la science (la sociologie ou la psychologie, par exemple) ou de l’éthique parfois. C’est certainement le cas lorsqu’il s’agit du rôle et du vécu corporel de la femme. Les assemblages de photos quelque peu surannées illustrant des thèmes tels que les «gros bébés», l’ «utilité de l’orgasme féminin» ou le «bonheur hormonal» tombent un peu dans le vide sans la moindre contextualisation.

Le musée s’efforce cependant de dépasser les clichés grâce à l’image centrale des sept hominidés, hommes et femmes pêle-mêle, sur l’affiche. L’évolution humaine a en effet suivi une ligne non pas linéaire mais capricieuse, imprévisible, comportant bon nombre de ramifications et de croisements, comme celui entre l’homme de Néandertal et l’homme moderne.

L’ homo sapiens n’occupe pas non plus une place centrale comme s’il constituait le produit final de l’évolution humaine. Celle-ci se poursuit toujours. Cette prise de conscience élargit dès lors considérablement notre image actuelle de la diversité.

Chaque exposition dans ce musée fascinant mérite pleinement que l’on y consacre de l’attention et du temps. L’exposition thématique temporaire qui se déroule à l’étage inférieur vaut déjà une visite en elle-même. Elle se poursuit encore jusqu’à la fin des prochaines vacances scolaires et se focalise sur l’Antarctique. Ce continent froid et le plus isolé constitue également un baromètre pour les changements climatologiques qui frappent la planète. On y accompagne pour ainsi dire dès le début les expéditions dans lesquelles plusieurs scientifiques et aventuriers belges jouent un rôle important. Via le vestiaire où les chercheurs se préparent méticuleusement et se protègent du froid, on fait connaissance avec ce continent inhospitalier mais enchanteur. De somptueux enregistrements audio et des films donnent au visiteur l’impression de plonger dans l’océan Pacifique en compagnie des phoques et des manchots empereurs. On expose et explique de manière attrayante la richesse et la vulnérabilité de ces écosystèmes. Des feuillets à remplir, des jeux, des exercices d’observation et un quiz offrent à nouveau plein d’occasions d’interaction. Il y a des visites nocturnes et on peut immortaliser sa visite «sur place» dans le WWF photobooth.

Les différentes salles et galeries du musée respirent chacune leur propre ambiance et proposent leur approche spécifique, ce qui favorise la variété et permet également des visites distinctes. Le musée fait toujours partiellement l’objet de travaux de transformation. Dans son historique en sa qualité d’une des dernières institutions encore vraiment belges, il retrace et reflète aussi implicitement l’histoire du pays. Celle-ci transparaît dans le bâtiment comme dans les différentes époques qui y sont visibles et palpables, au même titre que dans les collections mêmes.

Prenons comme exemple la collection de minéraux et de cristaux. En 1828, le prince héritier Guillaume II des Pays-Bas et son épouse, la sœur du tsar Alexandre Ier, ont offert 808 pierres et minéraux russes au Muséum de Bruxelles, le prédécesseur de l’actuel musée des Sciences naturelles. Ce don constituait le point de départ d’une collection géologique comportant aujourd’hui plus de 5 000 objets belges et 25 000 pièces étrangères. Parmi ceux-ci on compte près de 140 météorites (dont quatre tombés en Belgique), de curieux minéraux fluorescents et même une rarissime pierre de lune.

Le musée vaut donc la peine d’être découvert, et ce pour toutes les catégories d’âge. Il est préférable de le visiter à un moment plus calme où les salles ne sont pas peuplées d’élèves tapageurs et où vous avez vraiment le temps de prendre connaissance de toutes les informations disponibles. Car ce musée nous montre nos toutes premières origines mais renvoie aussi indéniablement à toutes les thématiques et à tous les défis actuels relatifs à l’avenir de cette planète ainsi qu’aux rapports que nous entretenons avec celle-ci.

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