Le prix P.C. Hooft 2025 décerné au «romancier érudit» Maarten ’t Hart
Le prix P.C. Hooft 2025 pour la prose narrative a été décerné à un maître conteur dans le meilleur sens du terme, Maarten ’t Hart. Le jury a qualifié son œuvre vaste et diversifiée de «critique, poignante, pleine d’amour, captivante, vulnérable et drôle».
Lorsque Maarten ’t Hart a appris la nouvelle, il en a été surpris. Mais l’auteur, qui vient de fêter ses 80 ans, est ravi de cette reconnaissance. ’t Hart a déclaré: «C’est le plus beau prix que l’on puisse recevoir aux Pays-Bas. Ce prix honorifique, décerné depuis 1947, a une longue tradition, et de grands noms l’ont reçu avant moi. Je me retrouve maintenant dans la même liste que Simon Vestdijk. Que demander de plus?»
Le jury a salué le rôle de conteur de ‘t Hart, soulignant son talent exceptionnel pour les dialogues: «Sa maîtrise se révèle particulièrement dans ses dialogues: il possède une oreille exceptionnelle pour rendre la façon dont les gens parlent entre eux, et il sait mieux que quiconque que le langage parlé doit être stylisé pour que les dialogues prennent vie dans un roman.»
© Gerard Wessel
Maarten ’t Hart a fait ses débuts littéraires en 1971 sous le pseudonyme de Martin Hart, et son premier roman, Stenen voor een ransuil (Des pierres pour une chouette effraie), lui a immédiatement valu une mention honorable du jury du prix Reina Prinsen Geerligs. Sa consécration est arrivée en 1978 avec Een vlucht regenwulpen (Une fuite de pluviers), dont plus de 100 000 exemplaires ont été vendus dès la première année. Ce livre, qui a été réédité plusieurs fois et adapté au cinéma, a marqué le début d’une carrière prolifique.
Parmi ses œuvres traduites en français figurent L’échelle de Jacob (Actes Suds, 1990, titre original: De jacobsladder, 1986), La colère du monde entier (Belfond, 1999, titre original: Het woeden der gehele wereld, 1993) et Le retardataire (Belfond 2002, titre original: De nakomer, 1996).
Le jury a souligné la richesse de son œuvre en ces termes: «Depuis son premier roman en 1971, Maarten ’t Hart a construit un corpus impressionnant sur le plan qualitatif et quantitatif. Son œuvre est critique, poignante, pleine d’amour, captivante, vulnérable et empreinte d’humour. Ses livres, où la sensualité, la politique et le calvinisme rivalisent pour occuper le devant de la scène, ont fasciné nombre de lecteurs et continuent de captiver ceux d’aujourd’hui.»
Pour Maarten ’t Hart, l’écriture permet d’offrir aux lecteurs une échappatoire à la réalité: «Lorsqu’on est plongé dans un bon livre, on s’y absorbe complètement. On oublie le monde qui nous entoure. C’est quelque chose de fantastique. Je trouve cela extraordinaire de pouvoir offrir cette expérience à mes lecteurs.»
À propos du prix P.C. Hooft
Créé en 1947 à l’occasion du tricentenaire de la mort de Pieter Corneliszoon Hooft, le prix P.C. Hooft est une distinction honorifique décernée chaque année à une autrice ou un auteur néerlandais, en alternance pour la prose narrative, la prose réflexive et la poésie. Parmi les lauréats récents dans la catégorie prose narrative, mentionnons Arnon Grunberg (2022), Marga Minco (2019), Astrid Roemer (2016), A.F.Th. van der Heijden (2013) et Charlotte Mutsaers (2010).
Ce prix est assorti d’un montant de 60 000 €. Organisée par le Literatuurmuseum, sa remise aura lieu en mai 2025.
Source: Literatuurmuseum
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