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Les doux plaisirs de Lierre

Par Derek Blyth, traduit par Faculté de traduction de l’université de Mons
17 janvier 2024 18 min. temps de lecture Tour de Flandre

Lors d’une visite de la ville flamande de Lierre, le journaliste britannique Derek Blyth découvre un mariage qui a changé l’histoire, l’horloge la plus complexe du monde et quelques doux plaisirs de la vie.

Comment traduire Lierke Plezierke, me demandai-je alors que je me promenais dans la petite ville de Lierre. Je me suis dit que les doux plaisirs de Lierre pourrait le faire.

Je suis tombé sur le terme dans le musée communal où une grande pièce est consacrée à Lierke Plezierke. Lors de ma visite, les expositions comprenaient une joyeuse collection de géants, un mur d’affiches folkloriques et un jeu local appelé Struifvogelspel qui consiste à lancer un oiseau en bois avec un bec pointu sur une cible.

Le surnom Lierke Plezierke est apparu pour la première fois dans le titre d’un pamphlet de 32 pages écrit par Félix Timmermans. Il y décrit la procession folklorique organisée en 1929 pour célébrer l’anniversaire de mariage d’un couple de Lierre. Le terme a finalement été adopté comme slogan officieux de la ville.

C’est une nette amélioration par rapport aux Schapenkoppen (têtes de mouton), une insulte qui remonte à 1309. Quand le duc Jean II de Brabant a voulu remercier les Lierrois de l’avoir aidé à remporter la bataille, il leur a annoncé l’installation d’une université ou d’un marché dans la ville. Ils ont choisi le marché et c’est ainsi que Louvain a obtenu son université. Oh, die Schapenkoppen – Oh, ces têtes de mouton, a soupiré le duc.

Vous pourriez penser qu’après plus de sept cents ans, les Lierrois voudraient oublier cette insulte. Mais non, ils ont fait le contraire et ont accueilli à bras ouvert le surnom de têtes de mouton. Lors d’une brève promenade en ville, je suis passé près d’une sculpture représentant un troupeau de moutons dévalant une colline, une peinture murale de moutons et une tête de mouton sur un piédestal. Encore plus étrange, le conseil communal a récemment décidé de se réinventer en choisissant une tête de mouton comme logo. Plezier op kop (une tête pour le plaisir) est désormais la devise joyeuse de Lierre.

Vous comprenez l’idée. Lierre est une ville qui aime profiter de la vie. Même le site de la commune est un plaisir à explorer avec ses jolies illustrations graphiques qui capturent précisément l’esprit optimiste de Lierre. Une campagne qui visait à promouvoir la nouvelle politique favorable aux vélos était intelligemment illustrée par un dessin animé représentant trois à vélo.

Il est facile de tomber amoureux de cette ville joyeuse avec sa rivière sinueuse, ses ruelles tranquilles et ses cafés conviviaux. Lierre accueille les touristes dans une magnifique pièce de l’hôtel de ville, décorée d’un plafond peint provenant du diocèse d’Anvers.

Bien qu’elle soit parfois surnommée la Bruges de la Campine, Lierre ne pâtit pas de l’enfer moderne du surtourisme. Oui, vous pouvez faire une excursion en bateau, mais cette dernière se fait sur une étrange péniche fluviale avec un filet à l’avant, autrefois utilisé pour la pêche à l’anguille. Oui, il y a un béguinage, mais la communauté religieuse fortifiée est un quartier caché et endormi, aux rues pavées et aux maisons aux noms originaux comme De Gestolen Lieve Vrouw, la Madone volée.

Rien ne symbolise plus la fierté locale que l’énorme squelette de mammouth découvert en 1860. Les ossements avaient été transportés à Bruxelles il y a longtemps pour être exposés au muséum des Sciences naturelles. Cependant, en 2018, la ville a chargé la société technologique de Louvain, Materialise, de créer une réplique grandeur nature imprimée en 3D. Cette structure unique est la vedette du musée communal.

*

Alors que je me suis assis dans le train d’Anvers, je m’attendais à ce que Lierre soit l’une de ces petites villes flamandes où rien ne se passe jamais. Elle se trouve quelque part à l’écart des axes principaux de la province rurale d’Anvers. Il n’y a pas de belle cathédrale ou de grand musée d’art. Et bien sûr, il n’y a pas d’université. Cependant, j’ai ensuite été surpris par une phrase du livre Les Téméraires de Bart Van Loo, où il décrit «un jour oublié à Lierre… quand la civilisation occidentale a changé de cap.»

Je dois avoir mal lu, me suis-je dit. Il devait parler de Lille, ou peut-être de Liège. Mais non. Il parlait en fait de Lierre, le 20 octobre 1496. La jeune Jeanne de Castille et d’Aragon avait voyagé à Lierre pour épouser Philippe le Beau, dans le cadre d’un mariage arrangé organisé pour réunir les Pays-Bas bourguignons et l’Espagne.

Une flotte de 130 navires avait mis le cap en juillet, transportant 20 000 nobles espagnols accompagnés de leurs femmes, de fonctionnaires et de servants. Les navires avaient assez de nourriture et de boissons pour tenir les deux mois de voyage. On comptait environ 38 500 kg de viande cuite, 1 000 poulets, 50 000 harengs et 400 tonneaux de vin.

Le couple devait se marier à Lierre au cours d’une cérémonie spectaculaire, mais ils sont tombés amoureux au premier regard, malgré le silence embarrassant en raison de la barrière de la langue. Le couple royal a trouvé un prêtre local qui a accepté de les marier dans une maison du coin, et ils ont ensuite passé la nuit ensemble avant de se marier officiellement le lendemain.

Une grande foule s’était rassemblée sur un pont en bois non loin du lieu de la cérémonie pour assister au mariage romantique. Il s’est avéré qu’il y avait trop de monde. Le pont s’est effondré, laissant tomber des dizaines de têtes de mouton dans la Nèthe.

L’Office du tourisme a créé un parcours pédestre en ligne qui vous emmène sur quelques-uns des lieux liés à ce mariage fabuleux. Il existe même une version en espagnol, pour les hispanophones qui souhaiteraient en savoir davantage sur la jeune Jeanne (avant qu’elle ne devienne Jeanne la Folle).

Le circuit commence dans la chapelle espagnole, qui accueillait autrefois les pèlerins sur la route de Santiago à Compostelle. Ensuite, vous arrivez au pont qui s’est effondré en 1496, ou du moins, une version reconstruite. Il y a un hôtel près du pont, appelé Hof van Aragon, qui se dresse sur le site de l’édifice religieux où le couple royal a passé sa première nuit ensemble. Il est toujours populaire auprès des couples en lune de miel.

Le circuit vous emmène aussi à l’église Saint-Gommaire (surnommé la Poivrière en raison de sa tour étrange) où le couple s’est officiellement marié. La délicate église gothique brabançonne (actuellement fermée pour rénovation), est dédiée au saint local qui aurait noué sa ceinture autour d’un arbre fendu en deux, lui redonnant vie. Il s’est fait connaître par sa capacité à guérir presque n’importe quoi, des os cassés aux mariages. Il aurait également aidé des couples infertiles, des sourds et muets, des bûcherons, et des gantiers.

On tombe à nouveau sur l’église dans un autre circuit. Celui-ci (disponible en danois) reprend des lieux ayant un lien avec la Scandinavie. Il raconte l’histoire des guerriers vikings, d’un roi danois exilé à Lierre, et du dernier archevêque catholique de Norvège, qui s’est aussi retrouvé ici. En revanche, les Scandinaves n’ont pas toujours reçu un accueil chaleureux. Une peinture du XVIIe siècle, exposée dans une petite chapelle, révèle que Saint-Gommaire a infligé une punition horrible aux Vikings qui avaient tué un prêtre.

J’étais sur le point d’entamer une troisième promenade consacrée aux années de guerre, mais j’ai ensuite vu l’heure. J’avais un rendez-vous qui ne pouvait pas attendre.

*

Une petite foule s’était formée devant la tour Zimmer, une tour en pierre médiévale. Les gens étaient venus voir l’horloge mécanique qui sonne tous les jours à midi pile. Le Jubelklok, ou horloge du jubilé, a été construit par Louis Zimmer, horloger local et astronome amateur. Il a repris la tour abandonnée du XIVe siècle pour exposer son horloge astronomique. C’est une construction remarquable, qui comprend deux globes décorés de bleu et d’or, ainsi que dix horloges indiquant les signes du zodiaque, les marées de Lierre, les phases lunaires, les jours, les mois et d’autres cycles naturels mystérieux.

L’horloge a sonné doucement midi, lorsque quatre figurines mécaniques ont frappé les cloches. Les silhouettes représentent des personnages fictifs et des écrivains choisis pour symboliser les quatre âges de l’humanité. Après une petite pause, deux volets rouges se sont ouverts pour laisser apparaître les dates 1830-1930. Ensuite est apparu un portrait. «Lui, c’est le premier Bourgmestre de Lierre», a dit un père à sa fille.

«Mais non», a objecté sa femme un peu sèchement. «Lui, c’est le premier roi, Léopold.»

«Et lui, c’est le deuxième roi», a expliqué la femme à la manière d’une sévère maîtresse d’école, en passant devant un autre portrait.

«Il ressemble plus à un bourgmestre», a insisté le mari.

«C’est Léopold II», a répondu la femme. «Et lui, c’est Albert», a-t-elle affirmé alors que la troisième silhouette apparaissait.

«Alors, lui, c’est Léopold III?» a demandé le mari en arrivant devant le quatrième portrait.

«C’est impossible», a souligné la femme avec ferveur. «L’horloge a été construite en 1930 pour commémorer le centenaire de la Révolution belge, et Albert a régné jusqu’en 1934.»

«Alors, lui, là, c’est un bourgmestre.»

«Oui et le suivant aussi.»

J’ai observé la procession de têtes de moutons solennels à barbe. Tout à coup, les volets se sont violemment refermés. C’était fini pour la journée.

La plupart des gens s’en sont allés, sans doute à la recherche d’un restaurant, mais je voulais visiter le musée Zimmer, situé juste à côté de la tour du nom éponyme. Son élément phare est l’horloge astronomique, que l’horloger Louis Zimmer a exposée à Bruxelles en 1935 et à l’Exposition universelle de New York quatre ans plus tard. Il ne s’agit pas vraiment d’une horloge. C’est plutôt un engin étrange, tout droit sorti d’un vieux film de science-fiction. Il a fallu trois ans à monsieur Zimmer pour la construire dans son atelier. Albert Einstein admirait cette horloge et le musée des Sciences de New York l’a décrite comme «la plus grande merveille de notre ère». Aujourd’hui, elle appartient à la ville de Lierre.

L’horloge est composée de 93 petits cadrans qui représentent la division du temps dans le monde, le mouvement des planètes, les marées dans les principaux ports du monde, ainsi qu’une douzaine d’autres choses. L’un des cadrans de l’horloge, doté de caractères chinois, ajoute à la confusion en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Louis Zimmer a même ajouté un cadran qui donne la date selon le calendrier fixe, qui n’est plus utilisé aujourd’hui. Inventé en 1931, il divisait l’année en 13 mois de 28 jours. Cependant, ce fut un échec, contrairement au calendrier grégorien, imposé en Europe continentale au XVIe siècle et représenté par un autre cadran de l’horloge. Il y a également une horloge décimale basée sur un ancien système de mesure du temps qui utilisait des heures de 100 minutes et des jours de 10 heures.

L’horloge sonne aux heures pile. Ensuite, vous aurez le plaisir d’assister à une étrange démonstration de sept petits danseurs virevoltants dans leurs maillots de bain, ainsi que d’un homme miniature dans un short de randonnée. Alors que les danseurs montent et descendent pour indiquer la position des planètes, le randonneur, lui, se tient debout sur une série de mesures qui indique son poids sur différentes planètes. 70 kg équivalent à 177 kg sur Jupiter. C’est à ce moment que l’un des danseurs tire en l’air pour symboliser la prise de poids.

Zimmer a ajouté deux autres cadrans qui révèlent ses incroyables talents d’horloger. L’horloge la plus rapide a une aiguille qui fait une fois le tour du cadran en un centième de seconde, alors que l’horloge la plus lente fait le tour en 25 800 ans pour représenter la précession de l’axe de rotation de la Terre. C’est le mécanisme le plus lent du monde, selon le musée.

Il y a bien plus à voir du haut de l’ancienne tour de pierre située à côté du musée. Au sommet, Louis Zimmer a installé le mécanisme complexe destiné à contrôler son horloge du jubilé. Une pancarte avertit les visiteurs d’un ton ferme de se tenir bien à l’écart lorsque les cloches sont sur le point de sonner.

Malgré sa renommée, Zimmer a passé toute sa vie à Lierre et il est décédé dans la maison où il est né. Je me suis mis en quête de cette maison, m’attendant à quelque chose d’impressionnant. Après tout, elle appartenait à un horloger de renom. Mais elle est toute petite. Je me suis dit: «C’est impossible, ça ne peut pas être ça», jusqu’à ce que je lise l’inscription «Zimmer-Dirckx» au-dessus de la porte.

Un énorme sanctuaire religieux du XVIIIe siècle pèse sur l’étroite porte d’entrée. La maison voisine est abandonnée et attend d’être transformée en appartements de luxe. J’avais du mal à croire que Louis Zimmer vendait ses horloges dans le petit magasin au rez-de-chaussée et qu’il créait ses fabuleux garde-temps dans l’atelier à l’arrière.

*

Il y a quelques années, Lierre a tenté de se forger une identité en promouvant ses quatre résidents les plus célèbres. On leur a donné le nom de Klavertje Vier van Lier, le Trèfle à quatre feuilles de Lierre. Louis Zimmer était le candidat idéal. Félix Timmermans était également sur la liste, ainsi qu’Isidore Opsomer, un artiste, et Louis Van Boeckel, un ferronnier d’art. Aucune femme sur la liste, regrettable. Et pourquoi un ferronnier d’art?

Je connaissais déjà Zimmer, mais je voulais en apprendre davantage sur Félix Timmermans. Il y a une place qui porte son nom, ainsi qu’un buste de bronze placé à côté de la jolie petite rivière qui traverse Lierre. Le sculpteur a représenté le peintre Timmermans en costume-cravate, avec les cheveux en bataille et une raie au milieu. Cela m’a rappelé Dylan Thomas durant ses plus belles années.

Auparavant, il y avait un musée à Lierre, le Timmermans-Opsomerhuis, mais il a fermé et la collection a été déplacée au musée communal de la ville. C’est là qu’il faut se rendre pour admirer les œuvres de l’artiste local, Isidore Opsomer, y compris son stupéfiant portrait de l’écrivain Félix Timmermans, dont la stature tenait à peine dans le cadre de la peinture.

Le musée expose également une série de charmantes peintures de la main de Timmermans, inspirées de l’artiste flamand Pierre Brueghel l’Ancien. C’est à Timmermans que l’on doit l’image romantique attribuée à Brueghel en tant que peintre de la vie rurale flamande. Le musée est doté de son propre Brueghel, bien qu’il s’agisse d’une réplique du célèbre «Les Proverbes flamands» de la main du fils de Pierre.

Et qu’en est-il du ferronnier d’art? La quatrième figure emblématique de l’histoire de Lierre: Louis Van Boeckel. Son buste se trouve sur un piédestal dans le parc de la ville. Avec ses longs cheveux et son épaisse moustache, il ressemble un peu à Gérard Depardieu dans la saga Astérix et Obélix.

Aujourd’hui presque oublié, Louis Van Boeckel était une véritable célébrité à son époque. Forgeron de métier, il était célèbre pour ses élégantes décorations en fer forgé. Après avoir remporté une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900, son studio a été inondé de commandes. Il fournit la ferronnerie décorative pour le tombeau du tsar Alexandre III de Russie à Saint-Pétersbourg, pour la Banque nationale de Grèce et pour la cathédrale de Buenos Aires. On lui attribue également la création d’une grille en fer décorative qui entoure la Maison-Blanche à Washington. Mais elle est maintenant dissimulée derrière un anneau de barrières de sécurité plus modernes et moins élégantes.

L’atelier de forgeron où Van Boeckel travaillait n’est plus. Une plaque explicative placée sur une modeste maison près du Hof Van Aragon indique l’endroit de l’ancien foyer du ferronnier. Il y avait également une cloche en fer décorative de la forme d’une petite branche d’arbre pour impressionner les visiteurs. En 1907, un invité a écrit que la poignée de main de Van Boeckel donnait l’impression aux visiteurs qu’ils «serraient la seule main au monde capable de transformer un morceau de ferraille en objet d’art digne des créations de n’importe quel joaillier».

Louis Van Boeckel a laissé derrière lui quelques exemples de son travail à Lierre. La magnifique balustrade devant l’hôtel de ville a été créée dans son atelier à la fin du XIXe siècle. Il a également conçu l’ouvrage de ferronnerie élaboré qui se trouve sur le bâtiment de la banque située au numéro 3 de la Grand-Place. On peut aussi repérer une guirlande ou d’autres détails que Van Boeckel a créés.

Le Trèfle à quatre feuilles fait partie du passé, mais d’autres personnes remarquables ont vu le jour à Lierre, surprenant pour une ville de 36 000 Têtes de mouton. La liste reprend l’ancien premier ministre Gaston Eyskens, la chanteuse Eva de Roovere et la star du tennis Yanina Wickmayer. Le groupe de rock belge Triggerfinger s’est également formé à Lierre pendant les années 1980.

On peut également ajouter à la liste le créateur de mode Dries Van Noten, qui vit reclus dans l’impressionnant Hof van Ringen en périphérie de la ville. Avec l’aide du décorateur d’intérieur Gert Voorjans, Van Noten a créé un petit palais, truffé de tissus colorés et d’antiquités, et accompagné d’un somptueux jardin où il peut s’isoler de la pression de l’industrie de la mode.

Dries Van Noten a apporté une touche de haute couture à Lierre lorsqu’il a conçu les costumes pour la procession historique de Saint-Gommaire. Cette procession, qui a lieu chaque année depuis 1417, met en scène un cheval vêtu d’un costume taillé en cuir italien onéreux et en soie indienne par le créateur flamand.

Il faut ajouter un autre nom à la liste des célébrités lierroises. L’artiste de rue Joachim a égayé certains quartiers de la ville avec ces peintures murales. «Je trouvais que Lierre avait besoin de quelque chose de contemporain, un élan urbain», a-t-il expliqué lors d’une interview. Joachim a lancé un projet d’art urbain intitulé Lier UP, qui a transformé des murs vierges en œuvres d’art urbain vibrantes et divertissantes. L’une de ses œuvres représente un personnage d’un roman de Félix Timmermans. Une autre de ses créations met en scène des têtes de mouton. Oh s’il vous plaît, assez avec les têtes de mouton, pensais-je.

*

«Tu dois lire Pallieter
si tu veux comprendre Lierre», m’a conseillé mon ami flamand. Hermann Hesse et John Muir, étaient fans de ce livre. Le poète Rainer Maria Rilke l’était également. «Lisez-le», a-t-il exhorté. «Il vous fera à la fois rire et pleurer.»

Dans son récit paysan publié en 1916, Félix Timmermans raconte l’histoire d’un jeune homme qui a soif de vivre. Le roman représente les habitants de Lierre comme de bons vivants. C’est la Terre promise, a dit un jour Timmermans. «Ei, het is hier schooner dan schoon», s’est-il exclamé. Comprenez: «Eh bien, cette ville est incroyablement belle.»

Les gens ont adoré le livre. Il a été le roman flamand le plus populaire du XXe siècle. Le mot «Pallieter»  est entré dans la langue néerlandaise : een levenslustige kerel, selon la définition du dictionnaire Van Dale. Un homme qui a la joie de vivre, pourrait-on dire.

Le roman comprend une célèbre scène dans laquelle Pallieter sauve une fille nue de la noyade, la sort de l’étang et l’emmène au loin sur son cheval. L’Église catholique a désapprouvé cette scène. Félix Timmermans s’est empressé de la supprimer pour éviter que son roman ne soit mis à l’index des livres interdits par le clergé. Cependant, les mœurs ont changé et il y a maintenant une statue de bronze en périphérie de la ville qui illustre cet épisode interdit.

Je me suis mis en route pour aller voir le café situé dans la Begijnhofstraat, où Timmermans a trouvé l’inspiration pour ses personnages. Le nom Het Belofte Land (La Terre promise) est inscrit en grosses lettres rouges sur la devanture du bâtiment. Un relief représente deux hommes portant une énorme grappe de raisins. Cependant, j’ai trouvé porte close, la Terre promise était fermée.

Partout en ville, on retrouve des références à Pallieter: il y a un parc, une agence de voyages, ainsi qu’un groupe de course à pied qui portent ce nom. Il y a même une carte Pallieterplekken
qui vous emmène sur 25 lieux sélectionnés par des citoyens lierrois comme étant des lieux de Pallieter. C’est là un moyen fascinant de découvrir quelques endroits cachés, comme le kiosk du parc, où des enfants traînent après l’école, et comme le banc au bord de la rivière où la population locale aime s’asseoir pour manger des frites.

On vous propose également une route cycliste appelée Pallieteren langs de Nete, qui vous emmène dans la campagne paisible, où coulent les rivières sinueuses appelées Grande et Petite Nèthe. Sur le chemin du retour, vous pouvez faire un arrêt à la friterie Pallieter.

Partout en ville, on retrouve des références à Pallieter: il y a un parc, une agence de voyages, ainsi qu’un groupe de course à pied qui portent ce nom. Il y a même une carte Pallieterplekken
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On vous propose également une route cycliste appelée Pallieteren langs de Nete, qui vous emmène dans la campagne paisible, où coulent les rivières sinueuses appelées Grande et Petite Nèthe. Sur le chemin du retour, vous pouvez faire un arrêt à la friterie Pallieter.

Avant de quitter Lierre, il me restait encore à profiter d’une petite douceur. «Tu dois goûter une Liers Vlaaike», insistait mon ami. Elle m’avait envoyé une adresse par message.

Les célèbres tartelettes de Lierre ont été inventées au XIXe siècle par un artisan-boulanger de la région qui travaillait au coin de la Grand-Place. La recette a longtemps été un secret bien gardé. Aujourd’hui, on sait qu’elle contient un mélange de cannelle, de coriandre, de clous de girofle et de sirop de sucre candi.

J’ai fini par trouver la boulangerie, près de la tour Zimmer, qui vend d’authentiques tartelettes Lierses Vlaaikes. Ensuite, j’ai essayé de penser à un pallieterplek, lieu de plaisir, pour m’asseoir et manger cette douceur lierroise. Je me suis souvenu du pont qui traverse la Nèthe à côté du Hof Van Aragon. Qu’est-ce qui pourrait être plus «Palletier» que cet endroit extrêmement romantique à l’ombre des arbres?

Je me suis assis et j’ai pris une bouchée de ce petit gâteau de Lierre. «C’est le mariage parfait entre une pâte croustillante et une garniture moelleuse», m’avait prévenu mon ami. Cela m’a à nouveau fait penser aux Lierke Plezierkes, ces doux plaisirs de Lierre. Je commençais à comprendre ce que cela signifiait.

Site web de Visit Lier

Cet article a été traduit de l’anglais vers le français par les étudiants de la Faculté de Traduction et d’Interprétation de UMons lors des ateliers de traduction annuels.
Derek Blyth

Derek Blyth

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