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Le virus de l’imagination non reproductible: les festivals TAZ et OEROL

Par Hendrik Tratsaert, traduit par Olivier Vanwersch-Cot
22 avril 2021 14 min. temps de lecture Le virus de la scène

Le festival d’Avignon et l’Edinburgh Festival Fringe sont les plus grands et les plus prestigieux festivals de théâtre européens. Ils ont valeur de référence. Hendrik Tratsaert, le nouveau rédacteur en chef de Septentrion, les a tous visités. Il nous présente dans cet article deux modèles alternatifs qui ont pris de l’ampleur au fil des années: en Belgique, TAZ dans la ville balnéaire d’Ostende, et aux Pays-Bas, OEROL dans l’île frisonne de Terschelling. Il explique ce qui les rend uniques.

On dit souvent que chaque village flamand a son festival. Pour nombre de ces événements, l’important n’est pas forcément le prestige de l’affiche, mais l’expression d’une certaine identité. Ils rassemblent les gens autour d’un but commun. En se retroussant les manches pour organiser le festival, la population en devient une partie intégrante; elle le vit pleinement et se fond dans son atmosphère. Dans l’aire néerlandophone, on peut citer deux exemples marquants bâtis sur ces principes: Theater Aan Zee
(TAZ – Théâtre-sur-mer) à Ostende, et OEROL dans l’île néerlandaise de Terschelling.

Comme le veut la boutade, il n’y a que deux sortes de théâtre: le bon et le mauvais, ce qui n’empêche pas que le cadre unique et non reproductible où se déroule un festival puisse se révéler un atout

TAZ et OEROL ont commencé modestement, se sont affirmés comme plates-formes de repérage de jeunes talents et ont vu croître le nombre des spectateurs accueillis en dix jours. Les deux festivals se déroulent au bord ou au milieu de la mer et chacun d’eux tire son caractère unique de son lien avec le locus, autrement dit le site où ils se déroulent. En ce sens, ils n’ont rien de comparable avec les autres grands festivals, tels le Holland Festival d’Amsterdam ou le KunstenFESTIVALdesArts
de Bruxelles, qui misent sur la venue de célébrités internationales se produisant dans les boîtes noires des salles traditionnelles.

Autant le spectacle donné sur les planches est d’avant-garde, autant le cadre est classique. Mais cette considération formelle n’est ni un critère de qualité ni ce qui nous intéresse dans cet article. Comme le veut la boutade, il n’y a que deux sortes de théâtre: le bon et le mauvais, ce qui n’empêche pas que le cadre unique et non reproductible où se déroule un festival puisse se révéler un atout.

TAZ à Ostende: «L’émergence d’un monde meilleur»

Le projet initié en 1996 par la ville d’Ostende était simple: le nouveau festival combinait le théâtre de rue et la présentation des travaux de fin d’études des étudiants des écoles de théâtre. Une précision sur le contexte: à l’époque, la cité balnéaire ne comptait qu’un seul équipement culturel, le Casino Kursaal; elle ne disposera d’un théâtre correctement équipé qu’à la fin de l’année 2012. Le festival devait donc pouvoir se dérouler, pour ainsi dire, partout.

Que ce premier festival ait vu le jour sous les auspices de l’Office de tourisme d’Ostende n’a rien d’étonnant. La culture et le marketing urbain étaient alors synonymes. À l’initiative de Luc Muyllaert et d’une petite équipe motivée, le festival se dotera ensuite d’un statut d’association sans but lucratif lui permettant de voler de ses propres ailes. Le dénuement rend créatif. L’improvisation était la clef de la réussite et la bonne volonté de tous, son lubrifiant. L’ingéniosité technique se révélait capable de transformer la moindre petite arrière-salle, salle de sport, le moindre club de gymnastique, garage ou terrain de basket en la boîte noire d’un théâtre.

Les interventions théâtrales en plein air virent le jour dans une ville possédant un grand parc, un aéroport, un port de pêche, une plage et un cordon de dunes. La ville devint un canevas créatif. En tant qu’habitant, il m’arrivait de penser que les indications portées sur le plan de ville vous amenaient à explorer des endroits où personne n’aurait eu autrement l’idée de mettre les pieds.

Le théâtre traditionnel et l’avant-garde faisaient l’objet d’une égale attention. Le label «Jeune théâtre» devint une référence, entre autres grâce à la formule «nomade», sorte de blind date où le public, conduit par un guide, assistait à une série de courtes pièces dont il ne connaissait à l’avance ni la location ni les auteurs. Les programmateurs et les découvreurs de talent savaient qu’en venant là où tous les jeunes espoirs étaient rassemblés, ils s’évitaient de courir toute l’année par monts et par vaux pour repérer ceux qui sortaient du lot. Les acteurs et les créateurs faisaient leurs premiers pas au TAZ – il suffit de penser à Matteo Simone lors des débuts de la troupe FC Bergman, ou à Bruno Vanden Broecke.

Tous voulaient s’y retrouver et s’y produire. Le réseau minutieusement bâti pour repérer les talents en Flandre, à Bruxelles et à Amsterdam se révélait un choix stratégique payant. Un spectacle de la section mime de l’École supérieure des arts d’Amsterdam pouvait y côtoyer un dialogue de l’Académie de théâtre de Maastricht, une performance du conservatoire d’Anvers, ou une représentation exceptionnelle d’une bande de jeunes loups. Toutes les «jeunes» productions bénéficiaient d’autre part d’une programmation multiple leur évitant le risque de passer inaperçues. TAZ vous les apportait, pour ainsi dire, sur un plateau. Non content d’afficher une brochette de comédiens et créateurs célèbres, le festival permettait au spectateur d’assister à une représentation à toute heure du jour.

Chaque édition comportait son lot de ravissements et de scandales. En une seule journée, j’ai ainsi pu voir un angoissant spectacle muet signé Lotte Van den Berg dans une friche du port, une pièce à scandale de la jeune compagnie Abattoir Fermé dans un hangar ferroviaire – une scène où on voyait l’actrice Tine Van den Wijngaert feindre d’être sauvagement violée provoqua le départ d’une partie du public -, et le même soir, dans un buffet de gare délabré, un jeune comique qui éclipsait tout le reste. Ce même jour, j’aurais également pu assister à un spectacle de théâtre musical avec Josse De Pauw, à une représentation de Schwalbe, à un apéro-poésie rassemblant des auteurs consacrés autant qu’inconnus, et terminer la soirée par ciné-concert en live. J’en profite pour préciser que la musique et la littérature ont eu très tôt leur place dans le festival.

Depuis une quinzaine d’années, TAZ fait appel à des commissaires invités. Au départ, il s’agissait d’un duo: deux personnalités artistiques marquantes, représentatives en général l’une du théâtre et l’autre de la musique, coconstruisaient le programme. Elles apportaient avec elles leur réseau, leur bagage intellectuel et leurs souhaits les plus chers. Ainsi, lors de l’édition 2009, l’auteur-réalisateur Arne Sierens (Cie. Cecilia) et l’auteur-compositeur Gabriel Rios: le premier invita la créatrice française Gisèle Vienne et le metteur en scène Pippo del Bono, et le second fit venir sa chanteuse idole Mavis Staples et son propre père, pianiste à Porto Rico. L’année suivante, le festival donna carte blanche à Jan Goosens (alors directeur du Théâtre royal flamand de Bruxelles, et maintenant du festival de Marseille) et au chanteur Arno, dont la renommée a depuis longtemps dépassé les frontières de sa ville natale.

Depuis cinq ans, TAZ n’invite plus qu’un seul commissaire; celui-ci ne se contente pas d’imposer sa marque sur la programmation, mais opte également pour un thème, souvent socialement engagé, qui se reflète dans les créations et les débats. La commissaire Barbara Raes, qui conçoit des rituels pour les pertes non reconnues, fit naviguer chaque jour vers l’est un bateau ayant à son bord un enfant endeuillé qui devait aider le soleil à se lever. The sky is the limit: cela aussi est possible à TAZ. Chaque nouvelle saison est donc devenue une splendide vitrine où se côtoient des pièces de théâtre – de jeunes troupes et de compagnies consacrées -, des débats d’actualité, un programme pour enfants dans le parc, des interventions artistiques, des ateliers, un speakers’ corner et des concerts en tout genre, comme si on invitait les spectateurs à entrer ensemble dans un bain chaud et à s’y prélasser.

Un terme revient chaque fois qu'on parle de TAZ: le «vécu»

Le public a suivi au fil des années. La dernière édition «régulière» (celle de 2019) a compté 60 000 billets vendus et plus de 100 000 visiteurs (entrées gratuites comprises). Ce succès a beaucoup à voir avec un phénomène récurrent: le désir de vécu. De nombreux spectateurs prennent des congés et réservent un logement et des billets pour dix jours. Ils veulent vivre l’événement, se rencontrer autour de cette expérience théâtrale pendant une période (fin juillet, début août) où tout le monde est en mode vacances et ne s’étonne de rien.

Dans le parc municipal, le bar de plein air Café Koer joue le rôle de plaque tournante du TAZ: on peut avoir la chance d’y partager un verre avec un des nombreux artistes – ils ne sont pas moins de 3 000 pendant toute la durée du festival -, et tout le monde y parle avec tout le monde. Le fait qu’Ostende se mue pendant l’été en une station balnéaire vivant aussi bien le jour que la nuit donne au festival une dimension supplémentaire, qu’un expert en marketing ne manquerait pas de qualifier d’«expérience totale». Un terme revient chaque fois qu’on parle de TAZ: le «vécu». Dans la presse spécialisée, on parlerait sans doute d’ownership ou d’«appropriation». Les spectateurs réguliers s’identifient de plus en plus au dispositif auquel le festival doit son succès.

Le simple fait que 500 bénévoles affluent chaque année de tout le pays pour apporter leur aide désintéressée à la réussite du festival est très significatif. L’auteur flamand Tom Lanoye, connu pour son amour du théâtre, n’a pas hésité à déclarer sa flamme: «Ce qui flotte ici dans l’air est l’émergence d’un monde meilleur. TAZ fait penser à une île un tantinet anarchiste dans un monde qui n’a rien de réjouissant.» Dans le style qui lui est propre, il exprimait bien ce qui est en jeu, pour le commun des mortels et pour le spectacle vivant. Car la critique s’intéresse aussi de près au festival. Le plus souvent, elle est flatteuse, mais il arrive aussi que le festival se fasse descendre en flammes dans la page opinion d’un quotidien. On dénonce par exemple le manque de diversité de son public: trop blanc et trop âgé, pour le dire plus crûment. Mais c’est un mal auquel les arts de la scène doivent s’attaquer dans toute l’Europe de l’Ouest.

Quant à moi, le premier reproche qui me vient à l’esprit concerne l’absence de théâtre francophone dans un petit pays multilingue, qui plus est dans une cité maritime dont le tiers des visiteurs parlent français. Vraie occasion manquée, ou simple effet de mon cosmopolitisme: on peut se poser la question. Ceux qui chérissent le multilinguisme pourront trouver leur compte dans la programmation fondamentalement différente du KunstenFESTIVALdesArts bruxellois, à seulement 120 kilomètres de là. TAZ recule-t-il devant les plus grandes dépenses à engager pour les productions étrangères, ou faut-il incriminer la frilosité flamande en matière de subventions?

La magie d’une communauté provisoire: OEROL sur l’île de Terschelling

C’est à propos d’OEROL que j’ai pour la première fois lu le terme d’ownership – qui désigne le fait de s’approprier un phénomène et de s’y identifier – pour parler d’un contexte théâtral et festivalier. Je n’en ai véritablement compris la portée qu’après m’être rendu pour la première fois au mois de juin 2013 dans la fascinante île de Terschelling: plus de trois heures en voiture pour atteindre la Frise, puis une traversée en bateau de 45 minutes. Mon excitation grandissait de minute en minute et un monde se dévoila à mon arrivée.

Une oasis pour la faune et la flore sur une bande de terre de seulement 30 kilomètres de long, sillonnée par un réseau complexe de pistes cyclables. Comme la moyenne des 49 999 autres visiteurs, j’adoptai donc le vélo comme moyen de transport (impossible de faire plus néerlandais…). Les représentations, des plus grandes au plus petites, étaient réparties à divers endroits de l’île, dont une petite moitié est occupée par une réserve naturelle interdite d’accès. Grâce à la signalisation présente à chaque croisement, reprise dans le guide du festival ou sur une appli, rien de plus facile que de trouver son chemin.

Presque tout ici se déroule en plein air et participe d’une entité plus vaste: la nature, qui est aussi le principal acteur. Le festivalier OEROL n’omettra donc pas de se pourvoir des équipements adéquats : lunettes de soleil, chapeau, crème solaire, bonnet, polaire, imperméable, etc., en gardant bien en tête l’adage selon lequel «aucun temps n’est mauvais, seul ses vêtements peuvent l’être». Pendant une édition ultérieure, j’ai assisté à une représentation de We doen het zelf wel (On s’en charge tout seul) de la compagnie Wunderbaum, emmitouflé et couvert d’un poncho, alors que la performance de Linda Molenaar déguisée en mouton que j’avais admirée dans l’après-midi avait eu lieu sous un soleil éclatant. L’année suivante, il plut sans discontinuer pendant les dix journées du programme.

La participation est également un aspect essentiel du festival: il est rare de rencontrer un public aussi heureux de s’intégrer aux spectacles quand on lui en donne l’occasion. Par exemple, en faisant tourner une roue lors de la pièce déjà citée de Wunderbaum, incroyable comédie adressant un doigt d’honneur au Grand Dialogue Démocratique, autrement dit: la société pseudo-participative. Participer dans la société et participer à Terschelling sont d’ailleurs deux choses différentes. La participation prend à OEROL des formes diverses, et toujours authentiques.

Joop Mulder, le fondateur et directeur du festival décédé au début de l’année 2020, avait fait du théâtre in situ la spécialité d’OEROL. La production et les équipes techniques s’y sont pleinement consacrées au fil des années. Le site exceptionnel de l’île a une valeur ajoutée indubitable, dont les artistes mesurent pleinement l’intérêt. Le transport du matériel est bien sûr onéreux, mais c’est le prix à payer pour l’unicité du cadre et de l’expérience ainsi proposés.

Parmi les quarante productions du festival, la moitié sont des premières, spécialement conçues pour une location spécifique: quelque part dans un bois, sur un site ouvert tapissé de mousse, dans une panne dunaire, sur une plage immense à marée basse, au sommet d’une colline ou le long d’un chemin sinueux. Quand bien même la magnificence du lieu, la satisfaction d’avoir supporté la dureté du banc où on est assis et la fraîcheur du vent qui vous pique le visage exagéreraient le volume des applaudissements, il n’en reste pas moins que l’expérience est unique. Elle incite à goûter toutes les richesses du programme, à l’aveugle s’il le faut, et tant pis si on est déçu. Les visages enthousiastes et les conversations passionnées avec les autres festivaliers ne sont pas de nature à refréner la curiosité des uns et des autres. OEROL est une communauté éphémère à laquelle tout le monde participe: spectateurs, organisateurs, artistes, la légion des bénévoles et tous les habitants de l’île – qu’ils soient ou non commerçants. Même la nature semble obligeamment prêter son concours à l’événement: pure projection psychologique, bien sûr, mais qui fait chaud au cœur.

Année après année, la caravane des visiteurs d'OEROL rejoint le continent, riches de visions nouvelles et de sensations inédites

Avec Het Atelier, OEROL avait déjà misé sur l’expertise en matière de théâtre in situ comme révélateur de talents. Cette structure propose aux jeunes créateurs divers accompagnements – résidences, workshops, mentorats, soutien technique – qui leur permettent d’affirmer leur vision personnelle et leur donnent le temps de développer une démarche authentique. Une prise de position. Où trouve-t-on encore un tel splendide isolement pour travailler, rêver et admirer la lumière?

OEROL fait partie de la Plateforme européenne IN SITU pour la création en espace public et comporte un forum de rencontre pour les programmateurs internationaux. Le «local» a tout à gagner à sortir de sa zone de confort. Il fut un temps où des compagnies non néerlandophones se produisaient pendant le festival, mais les réductions de subventions rendent leur venue plus difficile. Une occasion perdue pour les pouvoirs publics quand on sait que 80 % des recettes ne proviennent pas de subventions officielles, mais principalement de la vente des billets ou des consommations en régie propre.

Frappante, pour ne pas dire exceptionnelle, est l’attention accordée par OEROL aux œuvres plastiques valorisant l’environnement. Le programme comporte ainsi chaque année un itinéraire intitulé Expeditie conduisant le spectateur à pied ou à bicyclette vers une dizaine d’endroits recelant une sculpture, un observatoire artistique ou une installation mobile. Une initiative fascinante et bienvenue. Au superlatif, ces œuvres tridimensionnelles basculent dans le land art, tendance contemporaine exigeant des terrains de plusieurs hectares que la densité de population a rendu rares dans les Plats Pays. Impossible de ne pas tomber sur une des immenses œuvres permanentes émaillant le paysage de Terschelling. Wadland (2004), de l’artiste-architecte Bruno Doedens, est un de ces artefacts iconiques.

Une chose frappe le visiteur: qu’il s’agisse d’une représentation, d’une installation ou du point de rencontre Westerkeyn, tout ici respecte le principe de durabilité – depuis l’usage des matériaux jusqu’à la charte «zéro déchet» du festival. Joop Mulder considérait l’implication durable et complète des communautés locales, artistes, architectes, experts et entrepreneurs créatifs comme le défi à long terme qu’il avait choisi de relever en créant la fondation Sense of Place. Il voulait préserver et mettre en valeur «sous conditions» cet unique écosystème. Et responsabiliser pour cela quiconque était concerné de près ou de loin. Le festival joue le rôle d’«ouvre-boîte». Année après année, la caravane des visiteurs d’OEROL rejoint le continent, riches de visions nouvelles et de sensations inédites. Pendant quelques jours, ils ont pu se considérer comme les «propriétaires» de cet endroit singulier.

Des pionniers du débat artistique et social

Il est clair que ces deux manifestations – TAZ («la ville comme canevas») et OEROL («l’île comme podium») – ont su renouveler le concept classique de festival. Ce qui les rend uniques ne tient pas à leurs caractéristiques isolées et singulières, mais à la synthèse qui s’y opére. Elles marient «ressenti» et «appropriation» pour un groupe disparate d’individus qui se retrouvent et s’identifient au lieu. Ces festivals in situ au programme audacieux, à la fois socialement engagés et participatifs, transforment leur environnement en un espace où plusieurs mondes se rencontrent pendant un moment. Pourtant, par un bienheureux paradoxe, le ressenti du spectateur reste celui d’un événement à petite échelle malgré le cadre ambitieux et l’afflux du public.

Pour conclure, on peut affirmer que OEROL, qui dispose d’une île, est de facture plus radicale que son homologue. TAZ est plus directement connecté à la réalité sociale car il se joue, pourrait-on dire, dans les rues de la ville. OEROL fêtera cette année sa quarantième édition, TAZ sa vingt-sixième. Après l’«année blanche » 2020, les deux festivals préparent des éditions à petite échelle conformes aux directives sanitaires, en attendant d’en savoir plus. Les comparer donne à penser. Tous deux sont demeurés des pionniers du débat artistique et social, grâce au virus de leur imagination non-reproductible.

Hendrik Tratsaert2

Hendrik Tratsaert

rédacteur en chef

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