Les élections de 2024 s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays. Le cordon sanitaire va-t-il résister? Quelles sont les priorités des partis flamands? Quels enjeux animent les citoyens au nord du pays? À travers leur périple de 300 kilomètres à vélo, Aubry et Jef tentent de trouver réponses à ces questions. Dans ce troisième épisode, direction la Flandre-Orientale pour voir comment réagissent les Flamands aux slogans électoraux.
«Toujours de votre côté», «Choisissez la sécurité», «Pour la prospérité flamande»… Alors que les élections approchent à grands pas, les partis politiques rivalisent d’ingéniosité pour séduire les électeurs avec des slogans percutants. Mais ces slogans ont-ils un impact réel sur les citoyens flamands? Cap sur la province de Flandre-Orientale pour ce troisième épisode de cette nouvelle saison de Dring Dring spéciale élections.
© Jef Van den Bossche
Dans le train vers Gand, le journaliste Aubry Touriel et le photographe Jef Van Den Bossche rencontrent Johan, un cycliste qui vient de prendre sa retraite. Johan ne se contente pas seulement des promesses, il veut que les politiques agissent: «Écoutez les gens. Ne faites pas semblant de les écouter avant les élections et après dire que c’était pour rire.»
La Petite Russie, un quartier abandonné
Lors de ce périple cycliste, le duo a croisé des citoyens comme Ibrahim, venu de Guinée, qui s’est intégré dans la société néerlandaise, mais reste dubitatif quant à l’importance du vote. «C’est tous les mêmes. C’est pour ça que je ne suis pas allé voter.» Son témoignage révèle un sentiment partagé par beaucoup: le doute quant à la capacité des politiciens à répondre véritablement aux besoins de la population.
Le tandem s’est ensuite rendu à Zelzate, la seule commune de Belgique où le parti d’extrême gauche PTB-PVDA est au pouvoir. Stéphanie, inspectrice de police, travaille le week-end dans la taverne de sa mère pour l’aider. Elle estime que si les politiques réalisaient plus de choses, cela pourrait renforcer la confiance auprès des électeurs: «Les politiques promettent beaucoup, mais ils ne font rien de concret. S’ils agissaient, ils pourraient avoir plus de citoyens de leur côté. Ça pourrait nous redonner de la fierté en notre pays.»
© Jef Van den Bossche
Christel, une habitante de la cité-jardin Klein Rusland, livre un témoignage poignant sur la disparition progressive de son quartier. Sur les 300 habitations du quartier, plus de la moitié sont abandonnés. Le récit de Christel illustre les défis persistants auxquels la politique locale est confrontée: «On se plaint partout qu’on manque de logements et ici, on les laisse pourrir. C’est vraiment triste.»
© Jef Van den Bossche
© Jef Van den Bossche
La dernière étape du voyage se fait à Saint-Nicolas, la ville où Conner Rousseau compte se présenter aux élections communales pour le parti Vooruit.
Jef et Aubry se rendent à ‘t Hemelrijk, le café où ce même Conner Rousseau a tenu des propos racistes à quatre heures du matin, qui ont finalement abouti à sa démission en tant que président de Vooruit.
© Jef Van den Bossche
«Que vont-ils pouvoir réellement concrétiser»
Thomas envisageait de voter pour Vooruit, mais, depuis cet incident, il se tâte. Il se demande d’ailleurs ce que les partis peuvent vraiment changer: «La question principale, c’est que vont-ils pouvoir réellement concrétiser? Ils vont devoir former des coalitions et donc mettre de l’eau dans leur vin. C’est difficile de connaître les réelles implications quand tu votes pour un parti.»
© Jef Van den Bossche
Pedro, chef de cuisine rencontré dans le train du retour, conclut: «J’ai un peu perdu ma confiance dans tous les partis politiques. Ils font des promesses avant les élections et ils enregistrent presque toujours des résultats très décevants après. Je prendrai ma décision au moment même. On verra ce que ça donne.»
© Jef Van den Bossche
Malgré les belles promesses électorales, la plupart des personnes interviewées ne sont pas dupes: elles savent que les partis vont devoir mettre de l’eau dans leur vin après les élections et qu’ils ne pourront pas concrétiser toutes leurs promesses. Mais, à force de ne pas trancher certains problèmes ou de ne pas concrétiser leurs promesses, les partis au pouvoir alimentent la colère ou la frustration des citoyens vis-à-vis des politiques.