L’Open Museum Music vous invite à écouter les arts plastiques
Avez-vous déjà écouté une œuvre d’art visuelle ? Dans cette sixième édition de l’Open Museum, les commissaires d’exposition du Palais des Beaux-Arts de Lille vous invitent à ouvrir vos oreilles pour redécouvrir les œuvres du musée. « Je ‘vois’ aujourd’hui un écho du blues et de la soul dans La Descente de croix », explique l’un d’eux.
En choisissant le thème de la musique, le Palais des Beaux-Arts renoue à travers le temps avec la première édition de l’Open Museum. Le célèbre duo de musique électronique Air fut en effet le premier groupe à avoir carte blanche pour investir le musée. Cela donna un magnifique échange entre ce qui était donné à voir et ce qui était donné à entendre.
© Palais des Beaux-Arts Lille
L’Open Museum veut réitérer cette expérience en 2020. « Nous voulons clairement offrir à des artistes contemporains la possibilité de réinventer les œuvres du musée pour y attirer des publics nouveaux », avait déclaré Bruno Girveau, directeur du PBA, au lancement de la formule, en 2014. Six ans plus tard, cette ambition n’a pas changé.
Maîtres flamands
Le Palais des Beaux-Arts abrite des collections de premier plan. L’art ancien ne manque pas à l’appel. Le fleuron de la collection médiévale est un bas-relief en marbre de Donatello réalisé vers 1435. Tous les grands maîtres flamands sont présents, avec une superbe collection de Bosch. Rubens et Van Dyck ont droit à leur propre salle. Les grands peintres français Delacroix, Courbet, Corot et Millet disposent également de leur propre espace. Bosch, Breughel, Rembrandt, Frans Hals et Jan Steen occupent aussi une place de choix.
© Palais des Beaux-Arts Lille
De remarquables collections à admirer. Mais aussi à écouter, maintenant. Le musée a aménagé différentes « stations ». « Les équipes techniques du musée ont complètement transformé les galeries. Des plateaux tournants équipés de fauteuils permettent de voir les œuvres à 360°», explique le commissaire de l’Open Museum, Régis Cotentin.
Gospel et Descente de croix
Alexandre Bloch, directeur musical de l’Orchestre National de Lille, et Régis Cotentin ont sélectionné de la musique classique, du jazz, du rock, de la pop, de la soul et de la world music, des morceaux qui traduisent en sons non seulement les œuvres mais aussi l’ambiance du musée ou d’une salle en particulier. Christine and the Queens, Gustav Mahler et Nina Simone vous invitent à voir les collections d’une autre oreille. Selon Bloch, c’était « l’occasion de partager avec le grand public ce qui se passe dans la tête d’un chef d’orchestre – et en particulier dans la mienne – à la vue d’une œuvre d’art. »
C'était l’occasion de partager avec le grand public ce qui se passe dans la tête d’un chef d’orchestre à la vue d'une œuvre d’art
Régis Cotentin : « L’association entre les œuvres d’art et la musique qui me touche le plus est la chanson « Images » chantée a cappella par Nina Simone, dans la salle des sculptures. La voix de la chanteuse américaine, ses textes sur son image de soi et sa relation aux autres me donnent l’impression que les sculptures l’écoutent. »
Alexandre Bloch associe curieusement Rubens au gospel à travers la chanson « He’ll never let you down », de Daryl Coley. Je « vois » aujourd’hui un écho du blues et de la soul dans ‘La Descente de croix’. » À un autre endroit, il met en relation Manet et Debussy.
© Alexander Savin
Jean-Michel Jarre présente au Palais des Beaux-Arts de Lille sa création musicale-visuelle EōN. Vous pouvez ainsi écouter de la musique en regardant des images générées par la musique. Un album ambiant de l’artiste sonore, mais le seul qui passe en continu et se renouvelle sans cesse.
Les visiteurs peuvent également contribuer à sonoriser l’Open Museum. A partir d’un site Internet, ils peuvent aider à composer la playlist inspirée par les collections. Dans la seconde quinzaine de novembre, le public reprend même la main : les morceaux le plus souvent suggérés se feront entendre dans l’enceinte du musée.