Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

Matisse de retour chez lui, dans le nord
Henri Evenepoel, Henri Matisse dans l’atelier d’Henri Evenepoel, Paris, Avenue de la Motte-Picquet, octobre 1897, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, archives de l’Art contemporain en Belgique, Bruxelles, AACB INV.76613/451, cliché KIK-IRPA X 078421 3,8 x 5 cm Fonds Henri Evenepoel
Henri Evenepoel, Henri Matisse dans l’atelier d’Henri Evenepoel, Paris, Avenue de la Motte-Picquet, octobre 1897, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, archives de l’Art contemporain en Belgique, Bruxelles, AACB INV.76613/451, cliché KIK-IRPA X 078421 3,8 x 5 cm Fonds Henri Evenepoel Henri Evenepoel, Henri Matisse dans l’atelier d’Henri Evenepoel, Paris, Avenue de la Motte-Picquet, octobre 1897, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, archives de l’Art contemporain en Belgique, Bruxelles, AACB INV.76613/451, cliché KIK-IRPA X 078421 3,8 x 5 cm Fonds Henri Evenepoel
Les Pays-Bas français
Arts

Matisse de retour chez lui, dans le nord

Henri Matisse est né le 31 décembre 1869 dans le nord de la France, dans la petite ville du Cateau-Cambrésis. À l’occasion de ce 150ème anniversaire, une exposition intitulée « Devenir Matisse. ‘… ce que les maîtres ont de meilleur’ » s’ouvre le samedi 9 novembre au musée qui porte son nom dans sa ville natale.

Henri Matisse était le fils d’un grainetier d’un village voisin, Bohain-en-Vermandois. Il n’a donc pas habité longtemps au Cateau, mais ses grands-parents y habitaient. En 1891, le jeune Matisse s’en est allé à Paris pour y entamer des études de droit. Des problèmes de santé l’ont cependant empêché d’aller jusqu’au bout de ses études et il est rentré brièvement dans le nord. C’est au cours de sa convalescence qu’il a commencé à s’intéresser à la peinture et il s’est mis à suivre diverses formations dans des académies ou des ateliers d’artistes connus comme Gustave Moreau. Matisse est encore revenu régulièrement dans le nord jusqu’en 1914. Plus tard, il a résidé surtout dans le midi. Il y est d’ailleurs décédé à Nice en 1954.

Mais Matisse n’a jamais oublié sa région natale. En 1951, une délégation du Cateau-Cambrésis s’est présentée chez lui pour lui présenter et expliquer le projet de fonder un musée d’art moderne en hommage à l’artiste. Ne se contentant pas d’accueillir favorablement cette proposition, Matisse y a aussi contribué intensément. Il a dessiné lui-même le plan du musée et a offert quelques œuvres : 2 grands tableaux, 5 sculptures , 27 croquis, 35 dessins, un tapis, des étoffes peintes et 10 livres illustrés par lui. Le musée a pu ouvrir ses portes le 8 novembre 1952 en l’absence de l’artiste qui était alors trop âgé pour voyager. Mais il a fait lire un texte dans lequel il évoquait sa jeunesse et son œuvre.

Le musée Matisse au Cateau-Cambrésis a occupé d’abord quelques pièces dans la mairie, mais il a déménagé en 1982 au palais Fénélon, l’ancienne résidence des princes-évêques de Cambrai. La collection a pris de l’importance, avec aussi des œuvres d’autres artistes nordistes, notamment Auguste Herbin, Marcel Gromaire et Geneviève Claisse. Au début de ce siècle, le musée a bénéficié aussi d’une donation exceptionnelle de livres et d’œuvres d’art des éditions Tériade. On a même transféré au Cateau-Cambrésis la petite salle à manger de l’éditeur, décorée par Matisse et d’autres contemporains. Le musée possède aussi une série intéressante de photos que le célèbre photographe Cartier-Bresson a faites de Matisse.

Dans ce musée Matisse, aujourd’hui sous gestion du département du Nord, se tient à partir du 9 novembre jusqu’au 9 février l’exposition « Devenir Matisse ». Cette exposition présente 250 œuvres de Matisse même, parmi lesquelles 10 tableaux qui n’ont encore jamais été montrés. Il y a en plus 50 œuvres d’artistes importants qui ont inspiré Matisse. On pourra y admirer des tableaux de Rembrandt, De la Tour, Goya, Van Gogh, Cézanne, Renoir, Gauguin, Monet, Picasso, Evenepoel, etc. Le musée Matisse a collaboré pour cela avec des musées importants dans le monde entier, cherchant à éclairer surtout les débuts de l’artiste : la découverte de la peinture, sa formation à des académies jusqu’à la fermeture de sa propre académie où il a enseigné jusqu’en 1911.

L’exposition est organisée sur cinq thèmes. Le premier illustre la formation de l’artiste et l’influence de sa région natale sur son travail. Matisse est issu d’une famille qui était depuis longtemps active dans le secteur du textile et l’on voit comment les formes et les couleurs de cet univers l’ont influencé. Une deuxième section montre sa formation à Paris où il changeait souvent de professeur. En 1952, il a offert au musée un nu dessiné qu’il avait réalisé pour l’épreuve d’admission à l’Académie des Beaux-Arts de Paris. Le dessin et l’artiste avaient été refusés. La troisième partie de l’exposition raconte l’influence que Matisse a subie en fréquentant les musées pour y regarder – et copier – les œuvres de grands maîtres. On peut y observer souvent l’œuvre originale flanquée de son interprétation par Matisse. Cette section illustre surtout l’influence de Goya dont Matisse avait admiré des œuvres au palais des Beaux-Arts à Lille.

Dans la quatrième partie, nous pénétrons dans l’atelier du maître où nous constatons qu’il a rassemblé dès le début une série d’objets qu’il n’a pas cessé de réutiliser. On (re)découvre aussi le rôle important de la photographie. Enfin, la cinquième section est entièrement consacrée au rôle d’enseignant de Matisse. De 1908 jusqu’en 1911, il a dirigé sa propre académie à Paris.

Si Henri Matisse est surtout considéré comme un artiste du midi pour lequel la couleur a joué un rôle considérable, cette exposition montre bien que sa région natale aussi l’a influencé de manière durable dès le début de sa carrière.

À l’occasion de cet anniversaire et de l’exposition correspondante, le musée du Cateau-Cambrésis a fait l’objet d’une attention toute particulière. Ayant acquis en Suisse le dessin ‘Le femme accoudée’ de Matisse, deux collectionneurs allemands en ont promptement fait don au musée. Un formidable cadeau d’anniversaire pour tous les amateurs de Matisse, qui ne manquent certes pas.

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