Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

Publications

Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

La présence de Paul Delvaux plane encore à Saint-Idesbald
© Foundation Paul Delvaux, Belgium/SABAM, 2024 - D.R
© Foundation Paul Delvaux, Belgium/SABAM, 2024 - D.R © Foundation Paul Delvaux, Belgium/SABAM, 2024 - D.R
Passage
Les Pays-Bas français
Arts

La présence de Paul Delvaux plane encore à Saint-Idesbald

Pour cette nouvelle étape de notre série Passage, direction le bord de mer. À Saint-Idesbald (Coxyde), la Fondation Paul Delvaux perpétue l’œuvre et la mémoire de ce peintre majeur du XXe siècle dans un étonnant et ravissant musée.

En cheminant dans ce quartier de belles villas, tantôt contemporaines, tantôt plus anciennes, bordées par de verdoyants jardins et les dunes de la mer du Nord, on comprend sans peine pourquoi Paul Delvaux, qui avait découvert ce littoral à 9 ans, en 1906, a pu être subjugué par l’air local. Qu’il se soit fait construire en 1951 une maison-atelier dans ces dunes. Qu’il y soit venu régulièrement depuis Bruxelles pour peindre et côtoyer son groupe d’amis du monde de l’art, habitués des lieux: les sculpteurs Georges Grard et Pierre Caille, le peintre et directeur des Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, Robert Giron…

En 2024, son esprit plane toujours à Saint-Idesbald. Pas dans sa maison, mais plutôt dans une ancienne bâtisse de pêcheurs d’un quartier au sous-sol marécageux, propice à la pousse des sureaux (d’où le nom Vliertuin). Construite en 1886 par le navigateur Henri Maes, cette demeure fut tantôt la maison d’un artiste néerlandais (John Bakker), tantôt tea-room, tantôt pension de famille. Depuis 1982, elle a pris un nouveau virage en devenant un musée consacré à Paul Delvaux, avec la plus grande collection d’œuvres du peintre, soit environ 3000 huiles, des dessins, des œuvres sur papier, aquarelles, carnets de croquis.

1000 mètres carrés d’exposition

Ce musée est né grâce à une décision du peintre, classé entre post-impressionnisme, expressionnisme et surréalisme. En 1979, sans descendance, il a décidé de faire don de ses œuvres à une fondation nouvellement créée afin que son travail ne soit pas dispersé. En 1982, après avoir racheté la fameuse maison de pêcheurs, la Fondation ouvre le musée. «Introverti, il n’imaginait certainement pas que ça prendrait une telle ampleur, il se demandait toujours si ça allait intéresser quelqu’un», s’amuse Ingrid Tahon, manager du musée Paul Delvaux. En effet, si de l’extérieur, le musée parait modeste, en réalité, il grignote les sous-sols pour s’étaler sous le jardin, la route et le parking sur 1000 mètres carrés désormais!

Le peintre y venait régulièrement jusqu’à son décès à Furnes, en 1994. De quoi observer, amusé, les réactions des visiteurs. Trois décennies après la disparition de ce «pur produit belge» né à Antheit, (province de Liège), qui a vécu à Bruxelles et qui est mort à Furnes, ses œuvres portent toujours leur message. Une fois tous les deux ans environ, elles bénéficient d’un nouvel accrochage thématique.

La dernière exposition retraçait son évolution personnelle, sa carrière. Celle qui vient de débuter ce printemps s’intéresse à ses décors et corps, deux de ses marottes. Antiquité grecque et romaine, architecture, mer et paysage se confrontent à ses fameux corps de femmes nues, «ou peu habillées» précise, un soupçon de malice dans la voix, Ingrid Tahon… On peut aussi y voir l’œuvre que tout amateur de Paul Delvaux ne peut manquer: «La gare forestière». Mais attention: d’octobre à avril, le tableau part à Liège dans le cadre d’une grande exposition rétrospective sur les mondes de Paul Delvaux (à la Bouverie du 4 octobre 2024 au 16 mars 2025).

Le musée de celui qui a écrit «Je voudrais peindre un tableau fabuleux, dans lequel je vivrais, dans lequel je pourrais vivre» est aujourd’hui visité par 25 000 visiteurs chaque année. S’il reste relativement méconnu des Français, ce sont tout de même les premiers visiteurs étrangers. «Mais nous devons le promouvoir davantage dans un rayon de 40 à 50 kilomètres, profiter de cette frontière qui est vraiment à deux pas».

Depuis l’an dernier, les visiteurs peuvent profiter d’une nouveauté qui aurait sans aucun doute fait plaisir à l’amateur de musique classique: des concerts sont organisés au sein du musée, dans une ambiance feutrée au milieu des tableaux. De quoi confirmer la dimension quelque peu hors du temps de ce musée dont la douceur se prolonge dans l’agréable jardin, agrémenté de la bucolique terrasse d’une brasserie. Étape idéale avant de partir se balader dans le Saint-Idesbald quelque peu suranné et ses dunes. Et pourquoi pas de prolonger la découverte de l’univers du peintre? Des visites guidées, certaines en français, sont organisées par la commune sur ses traces.

Le site du musée Paul Delvaux

Série

Passage

S’inscrire

S’enregistrer ou s’inscrire pour lire ou acheter un article.

Désolé

Vous visitez ce site web via un profil public.
Cela vous permet de lire tous les articles, mais pas d’acheter des produits.

Important à savoir


Lorsque vous achetez un abonnement, vous donnez la permission de vous réabonner automatiquement. Vous pouvez y mettre fin à tout moment en contactant emma.reynaert@onserfdeel.be.