Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Première rencontre
Le poème du mois
Littérature

Première rencontre

Le poème Première rencontre (Kennismaking) de Leonard Nolens
(° 1947) a paru dans Een fractie van een kus, recueil édité par Uitgeverij Querido d'Amsterdam en 2007.

Première rencontre

Une fois encore ils faisaient vaguement la fête
En bas, j'ignore pourquoi.
La plupart se soûlaient lentement
Et avaient l'air de cobayes sans travail,
Ils se comportaient duveteusement.

Ils sentaient la viande fraiche tiède, trop tôt
Cédée par des souillons de mères.
Et personne ne gardait son visage pour soi-même.
Et en haut tous résonnaient plus nus
Qu'ils ne l'avaient voulu.

Ils traversaient chambres et couloirs dansant
À la recherche de leur meilleure forme.
Ici aussi, ils tâtaient dans notre noir à nous.
Leur sourire crémeux était tendu
Tel le velours de couteaux masqués.

Nous deux, enlacés, penchés au péril de notre vie
Au-dessus de la rampe, nous nous approfondissions
Dans cette atmosphère de lueur de bougies, rock 'n roll
Et fumeurs de haschisch. Parfois nous entendions
Des parents mourir en un clin d'œil
Dans des villages en train de rouiller.

Qui serais-je si tu ne m'avais saisi à mi-hauteur
De cet escalier en colimaçon, dans la pénombre?
Et serais-je bien ici aujourd'hui
Si cette main, là-haut, ne s'était coincée
Dans ta main?

Kennismaking

Ze waren beneden weer vaag aan het feesten,
Ik weet niet waarom.
De meesten liepen zich traag te bedrinken
En zagen eruit als proefpersonen
Zonder werk, ze gedroegen zich donzig.

Ze roken naar vers lauw vlees te vroeg uit handen
Gegeven door slonzen van moeders.
En niemand hield zijn gezicht voor zichzelf.
En allemaal klonken ze bloter omhoog
Dan hun eerste bedoeling.

Ze gingen door kamers en gangen dansend op zoek
Naar hun bloedvorm.
Ze tastten ook hier in het duister van ons.
Hun romige glimlach trok strak als fluweel
Van gemaskerde messen.

Wij beiden hingen ons levensgevaarlijk gearmd
Over de leuning te verdiepen in die dampkring
Van kaarslicht, rock-'n-roll en blowers.
Wij hoorden soms ouders vliegensvlug doodgaan
In roestende dorpen.

Wie zou ik zijn als jij mij niet had vastgenomen
Halverwege die draaiende trap in de schemer?
En zou ik hier wel zijn vandaag
Als deze hand daarboven niet klem was geraakt
In je hand?

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