Philip Hoorne (°1964) a fait ses débuts en poésie en 2002 avec le recueil Niets met jou (Uitgeverij 521, Amsterdam) dont est extrait le poème «Temporaire». Six autres recueils de poésie ont suivi, dont le plus récent, intitulé Het dikke meisje en de ziener a paru en 2019. Hoorne est également photographe et blogueur.
image tirée d'une lecture (https://www.youtube.com/watch?v=ToM1gpEtCEI)
Temporaire
Tu dois t’absenter une journée pour quelque raison,
déposes un baiser sur ma joue, et dans ma main
une liste contre l’oubli.
La vaisselle matinale, les pommes de terre à peler et à faire bouillir
à telle heure, puis la cuisson des saucisses, la compote au four
à micro-ondes, la vaisselle méridienne, les enfants à conduire
et à reprendre, la réservation des billets de théâtre, la pelouse
à tondre (on annonce de la pluie pour demain), les mauvaises herbes
à arracher et, s’il reste du temps, le vélo de Phoebé à réparer.
Une par une, j’exécute les corvées
et biffe les jours de ma vie
– ce qui est fait – en rouge.
Quand toutes les tâches sont accomplies, je suis
un peu fier à ta place. Ne suis-je pas un époux
et un père fantastique? Après tant d’années
ne sommes-nous pas toujours un couple épatant?
Mais plus proche de la mort
qu’au moment de ton départ ce matin,
c’ est certain.
Tijdelijk
Je moet een dagje weg om een of andere reden,
drukt op mijn wang een zoen en in mijn hand
een lijstje tegen het vergeten.
De ochtendvaat, aardappelen schillen, om dat uur
op het vuur, dan de worsten bakken, appelmoes in
de micro, middagvaat, kinderen brengen en halen,
kaartjes voor het toneel bestellen, gras afrijden
(want voor morgen is regen voorspeld), onkruid
wieden en indien nog tijd over Febes fiets herstellen.
Een voor een werk ik de dingen af
en schrap de dagen van mijn leven
– wat gedaan is – in het rood.
Als alle taken zijn volbracht ben ik
in jouw plaats een beetje trots.
Ben ik niet een fantastische echtgenoot en vader?
Zijn wij niet na al die jaren nog steeds een schitterend stel?
Maar nader tot de dood dan
toen je deze morgen vertrok,
dat wel.