Société
Un vote nationaliste est-il toujours un vote pour une Flandre indépendante?
Les élections de 2024 s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays. Le cordon sanitaire va-t-il résister? Quelles sont les priorités des partis flamands? Quels enjeux animent les citoyens au nord du pays? À travers leur périple de 300 kilomètres à vélo, Aubry et Jef tentent de trouver réponses à ces questions. Épisode 2, en province d’Anvers: un vote nationaliste est-il toujours un vote pour une Flandre indépendante?
La N-VA et le Vlaams Belang se rapprocheraient d’une majorité dans le nord du pays. Ces deux partis nationalistes plaident pour une Flandre indépendante. Une voix pour la N-VA ou le Vlaams Belang est-elle d’office un vote pour la scission du pays? Que pensent les citoyens d’une nouvelle réforme de l’État? Pour répondre à ces questions, le journaliste de DaarDaar Aubry Touriel et le photographe Jef Van den Bossche démarrent leur voyage à la gare de Noorderkempen, à Brecht, dans le nord de la province d’Anvers.
Centre de Brecht © Jef Van den Bossche
Florent, retraité de 69 ans, est la première personne rencontrée pour ce deuxième épisode. Il a une opinion bien tranchée: il voit d’un bon œil une Flandre indépendante: «Les Wallons nous coûtent cher, désolé. La Flandre doit casquer pour les Wallons. Ce sont de petits paysans.»
Interview avec Florent à Brecht © Jef Van den Bossche
Après une quinzaine de kilomètres à travers la campine anversoise, Aubry et Jef interviewent Mai Matthé à Wortel, au cœur d’une ancienne colonie de vagabonds. Cette bénévole engagée dans la préservation de la nature prône pour un État fédéral où chaque entité conserve son identité tout en coopérant harmonieusement.
Cyclistes dans la campine anversoise © Jef Van den Bossche
Pour elle, la clé réside dans la simplification des processus décisionnels, trop souvent enlisés dans les méandres politiques: «Je garderais un État fédéral. Chaque partie de Belgique, chaque commune, a ses spécificités, c’est une valeur ajoutée pour la culture belge. Je ne veux certainement pas de confédéralisme. Simplement une Belgique unie et bien vivre ensemble. On retrouve parfois des compétences réparties sur les niveaux régional et fédéral, ce qui complexifie la prise de décision. Je simplifierais tout.»
Interview avec May à Wortel © Jef Van den Bossche
Pour Mai, la structure de l’État n’est pas la priorité, il faut surtout réduire le nombre de ministres. Les résultats de l’enquête De Stemming menée par la VRT et De Standaard révèlent que les structures de l’État n’arrivent qu’en 9e position dans les thèmes prioritaires des Flamands.
Alors que la N-VA et le Vlaams Belang totalisaient plus de 40% des voix en 2019, de nombreuses études d’opinions montrent environ qu’entre 10% à maximum 20% des Flamands seraient en faveur d’une Flandre indépendante. La grande majorité des électeurs des partis nationalistes ne veut pas la scission du pays. Une voix pour le Vlaams Belang ou la N-VA n’est donc pas d’office une voix pour une Flandre indépendante.
Le château de Braaschaat © Jef Van den Bossche
Interview avec Anne-Catherine à Braaschaat © Jef Van den Bossche
Postez un commentaire
Se connecter