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pays-bas français

L’Yser trente ans plus tard : plus propre, plus naturel, plus attractif et plus praticable?

Par Filip Boury, traduit par Michel Perquy
5 janvier 2021 12 min. temps de lecture

En 1990, Filip Boury a écrit pour les annales De Franse Nederlanden-Les Pays Bas Français l’article «L’Yser, un fleuve à l’eau claire devient un égout à ciel ouvert ?». Il y examinait la santé de ce fleuve transfrontalier. Aujourd’hui, trente ans plus tard, il se penche à nouveau sur l’état des lieux.

Déjà, le titre de l’époque en disait long: les choses tournaient manifestement mal pour le bassin de l’Yser en ce temps-là. Le développement accéléré de la région était une source de pollution de l’eau. L’objectif principal des gestionnaires de l’eau était alors de faire s’écouler le plus vite possible les eaux vers la mer afin d’éviter les inondations et de garder les terres aussi sèches que possible pour l’agriculture et l’habitation. L’environnement naturel humide jadis si passionnant disparaissait. La production d’eau potable devenait plus compliquée. Réagissant à la sonnette d’alarme tirée par les scientifiques et des défenseurs de l’environnement, l’association régionale Samenlevingsopbouw Westhoek (Animation socioéducative du Westhoek) initia la sensibilisation et le débat, en s’inspirant pour son action locale d’une évolution intéressante chez les voisins français.

Après une phase préparatoire par des groupements locaux, une évaluation de la situation et une concertation, on parvint à élaborer et conclure un «contrat de rivière». Du côté de l’Yser français, la procédure fut mise en route en 1987 par le Comité d’aménagement rural de la Flandre occidentale (CARFO), suscitant notamment un programme commun et transfrontalier d’animation intitulé «IJzer Yser». Mon article se terminait sur le rêve d’arriver un jour à conclure un contrat de rivière franco-belge.

Concertation locale sur l’eau

1992 marqua le début des activités du Vlaamse Bekkencomité IJzer (Comité flamand du bassin de l’Yser) et le contrat de rivière Yser fut finalement signé en 2006. La directive-cadre européenne sur l’eau procura en 2000 davantage de rationalisation en insistant notamment sur l’importance de l’esprit de système. En effet, l’eau est partout présente et elle est en interaction constante avec l’être humain et la nature.

La directive définit ce que représente le «bon état» d’un système hydrographique et elle le concrétise par des normes à atteindre. Ce «bon état» devait être atteint en 2015. Un cadre commun européen de suivi et d’évaluation a été élaboré, demandant aux États de préparer un plan et d’initier une concertation par bassin. Pour les bassins fluviaux transfrontaliers, il demandait aussi que les divers pays concernés accordent réciproquement leur gestion. Cela s’est traduit en Flandre par un décret de gestion intégrée de l’eau en 2003 et par une législation sur l’eau en France en 2006. L’année suivante, en 2007, fut éditée une directive européenne relative à l’évaluation et aux risques d’inondation destinée à être également incluse dans la gestion intégrée de l’eau dans les différents pays.

En 2002, la Belgique, les Pays-Bas et la France sont parvenus à conclure l’Accord international de l’Escaut, instaurant du coup la Commission internationale de l’Escaut comme plateforme de concertation et de coordination. Au vu de sa superficie limitée, le bassin de l’Yser y a été inclus bien qu’il ne fasse physiquement pas partie du bassin fluvial de l’Escaut. Du côté français, le «contrat de rivière» s’est transformé en Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE). En Flandre, l’action fluviale s’est élaborée par la rédaction de plans de gestion des bassins où il s’agit de formuler des ambitions, d’assurer un suivi, d’évaluer la situation et d’établir un programme d’action. La France prévoit aussi un volet réglementaire en la matière. Du côté français, ce sont deux SAGES qui côtoient le bassin de l’Yser côté flamand, celui du bassin de l’Yser français et celui du delta de l’Aa.

Coopération

En Flandre, le troisième plan de gestion des bassins fluviaux (2022-2027), dont fait partie le plan du bassin de l’Yser, fait actuellement l’objet d’une enquête publique. La France prévoit en 2021 le coup d’envoi d’une révision du SAGE de l’Yser. Le premier schéma n’avait été approuvé qu’en 2016 après pas moins de dix ans de préparation.

Un accord a également été conclu dans les années 1990 pour le bassin transfrontalier de l’Yser entre la province de Flandre occidentale et l’Union syndicale d’aménagement hydraulique du Nord (USAN) en France, par lequel les deux entités s’engageaient à créer un groupe de travail transfrontalier. Il y a eu en effet des échanges organisés, un guide de l’eau a été rédigé et on s’est mis d’accord sur les instances auxquelles s’adresser en cas d’inondation ou de pollution. Des projets communs ont été mis en chantier. Plus tard, ce groupe de travail s’est intégré dans le fonctionnement du Groupement européen de coopération territoriale (GECT) / Flandre occidentale-Flandre-Dunkerque-Côte d’Opale.

Au total, ce sont huit projets INTERREG qui ont été élaborés sur les thèmes des réserves d’eau, de l’érosion, de la gestion et l’organisation écologiques et des plantes envahissantes. L’on construit, par exemple, en ce moment une station de pompage sur le Speievaart destinée à pomper de l’eau des Moëres vers le canal Nieuport-Dunkerque. À Dunkerque même sera construit une vanne sur le canal exutoire, permettant une évacuation directe vers le chenal du port. Ceci afin de prévenir à l’avenir toute forme d’inondation en tenant compte des conséquences du changement climatique.

L’objectif européen d’améliorer le «bon état» du bassin pour 2015 n’a pas été atteint, comme c’est d’ailleurs le cas pour le reste de la Flandre

Un manque de temps dû à l’importance accordée aux projets INTERREG fait que le groupe de travail ne se réunit malheureusement plus régulièrement. La question des langues différentes constitue un problème incessant, ainsi que le fait que le travail transfrontalier ne fait pas partie de la charge de travail des services ni des fonctionnaires. Heureusement, la coopération transfrontalière est désormais mentionnée dans les deux plans de gestion des bassins.

Une amélioration insuffisante

Une consultation du rapport de qualité triennal 2014-2016 de la Commission internationale de l’Escaut révèle que l’état du bassin de l’Yser est tout aussi alarmant que trente ans auparavant en ce qui concerne la qualité chimique et écologique. Du côté flamand, quelques trajets mineurs obtiennent un meilleur résultat: selon l’évaluation actuelle, le Grote Kemmelbeek et le Handzamevaart ont monté de deux catégories dans l’évaluation écologique globale. Je n’ai malheureusement pas trouvé de résultats sur l’évolution des différentes matières polluantes. L’objectif européen d’améliorer le «bon état» du bassin pour 2015 n’a pas été atteint, comme c’est d’ailleurs le cas pour le reste de la Flandre.

Des deux côtés, quelque 20 % des eaux usées domestiques ne sont pas traitées, le plus grand défi demeurant le traitement des eaux usées de l’habitat dispersé. Pour optimiser l’infrastructure actuelle, il faut encore séparer en de nombreux endroits les eaux usées de l’eau de pluie afin de prévenir les débordements polluants en cas de fortes précipitations.

L’industrie a fourni en général de gros efforts ces derniers temps, mais il y a encore trop souvent des déversements accidentels ou intempestifs. L’agro-industrie demeure une source de problèmes incessants.

Malgré les réglementations, les orientations et les contrôles, l’agriculture reste le principal pollueur pour ce qui est des phosphates (70 % de la pression totale du côté flamand), des nitrates (80 % de la pression totale du côté flamand) et des produits de défense des cultures (anciennement appelés pesticides).

Dans le cadre d’un projet européen WaterProtect, le centre de recherche agronomique provincial INAGRO conseille les agriculteurs pour éviter que les produits de défense des cultures ne polluent le Bolaertbeek, un des cours d’eau névralgiques du côté flamand. Alimentant le centre de production d’eau d’Ypres, ce ruisseau fait l’objet d’un vaste échantillonnage. Les chiffres dénoncent la gravité de la situation dans une zone maraîchère. Le projet en question assure le suivi de 47 agents actifs dans les produits de défense des cultures.

En 2018, il a été constaté un dépassement des normes applicables à l’eau potable pour 21 d’entre eux tandis que neuf dépassaient les normes de qualité environnementale. Il y a en plus des pics importants dans la période d’utilisation. Il s’ensuit que pendant de longues périodes, il est impossible de pomper de l’eau destinée au centre de production de l’eau. Le projet WaterProtect se poursuit. Le projet d’aménagement foncier Water-Land-Schap ‘Robuuste waterlopen Westhoek’, dont font désormais partie le Bollaertbeek et le Kleine Kemmelbeek, vise à diminuer aussi bien les pesticides que la sédimentation dans les cours d’eau.

Un basculement

Il s’est produit un important revirement dans la réflexion des gestionnaires de l’eau, qui appliquent désormais de plus en plus des techniques respectueuses de la nature. Des projets innovateurs sont lancés en matière de réserves d’eau, associés à l’approvisionnement en eau pour l’agriculture et la réhabilitation des ruisseaux. Du côté français, il existe même un «Plan de gestion écologique pluriannuel de l’Yser». Deux projets importants ont été réalisés tout au long du Moe Becque, un affluent du Heidebeek près de Steenvoorde. Il s’agit d’une approche que l’on souhaite poursuivre afin de rendre à l’Yser son rôle de lien écologique. Ainsi le fauchage des berges (‘reiten’) est-il interdit sur certaines parties afin d’éviter les inondations. Souvent, ce fauchage ne s’effectue plus sur une base annuelle.

Du côté flamand, il manque des plans de gestion écologique. Dans le cadre de l’aménagement foncier Westhoek, de nombreux cours d’eau des polders ont été restaurés de manière écologique par l’aménagement de berges plantées de jonc et de zones tampons. À la suite d’une étude approfondie, la province a réaménagé le Vleterbeek à partir de la frontière française jusqu’à Poperinge en un cours d’eau bordé d’une haie. Dans la partie de l’enquête publique spécifique au bassin sont recensées plusieurs actions visant l’aménagement plus écologique des ruisseaux et la résolution du problème de la migration des poissons.

Un réseau de zones vertes a été développé dans la vallée de l’Yser et pour l’amont des ruisseaux, surtout en Flandre. Pour davantage de nature, il faut relever le défi d’avoir plus d’eau pure. Un bel exemple en est la zone naturelle De Blankaart. Après un accord conclu entre les gestionnaires de l’eau et les organisations écologiques et agricoles portant sur la délimitation des zones naturelles et agricoles, la protection contre l’inondation de terrains agricoles et la gestion du niveau de l’eau, quelque 400 ha de prairies ont été acquises, aménagées et gérées en vue du développement de la nature. Les terres agricoles ont quant à elles été endiguées. La réussite d’une telle approche ne s’est pas seulement exprimée par le retour d’un bon nombre de remarquables oiseaux aquatiques, mais aussi par une recrudescence des activités de loisirs.

Il y a trente ans, il n’était pas encore question de sécheresse due au changement climatique. Entre-temps, elle fait augmenter la pollution, a entamé la qualité écologique et a freiné l’irrigation et la production d’eau. L’Yser est un cours d’eau très vulnérable à cause de son faible débit en été, des nappes phréatiques peu fournies et de la croissance de la salinité. Ces dernières années, l’été a entraîné régulièrement des interdictions de pompage du côté flamand tandis que le bassin du côté français était placé en «alerte sécheresse renforcée» impliquant de nombreuses mesures restrictives en matière de consommation d’eau.

Étapes pour une approche accélérée

De toute évidence, il sera extrêmement difficile voire impossible d’atteindre les objectifs 2027, le nouveau délai européen pour l’obtention d’une bonne qualité de l’eau. Dans le nouveau projet du plan de bassin hydrographique, l’action fluviale espère atteindre ces objectifs dans des bassins partiels, choisis sur la base de meilleurs résultats, du soutien local et/ou de la présence de zones d’une certaine valeur écologique. Deux des bassins sélectionnés ouvrent des opportunités de coopération transfrontalière, notamment le Grote Kemmelbeek et le Vleterbeek-Poperingevaart. Selon le nouveau plan de bassin hydrographique français 2022-2027, l’Yser doit monter d’au moins un rang dans le classement écologique et doit atteindre un bon état chimique en 2033.

Au moment où l’eau figure régulièrement au programme des émissions d’actualités, il est urgent de passer à la vitesse supérieure:

– Cela signifie plus de possibilités pour l’action fluviale locale, tant en personnel qu’en moyens. Après de nombreuses études, il est plus que temps d’agir. Jusqu’ici, la politique consiste à réagir lorsque des problèmes se posent. Mais pour rendre notre système hydrographique moins vulnérable, il faudra faire preuve d’ambition. Il faut utiliser davantage le système naturel et revenir aux sources. Cela ne signifie pas seulement la réhabilitation du ruisseau ou de la rivière, mais aussi la poursuite de la restauration des zones de vallée, des sources et des couches sableuses aquifères sur les collines et des crêtes. Dans le planning et l’aménagement du territoire, l’eau ne doit pas être considérée comme une condition connexe, mais aussi comme une opportunité.

– Les plans de bassins fluviaux sont encore trop facultatifs pour les gestionnaires et les utilisateurs.

– Les autorités concernées doivent intégrer leurs engagements dans leurs plans pluriannuels. Et si les engagements ne sont pas pris, il doit être possible d’imposer des amendes comme c’est le cas au niveau européen.

– La préoccupation pour l’eau doit être reprise comme condition essentielle dans les projets sectoriels à venir (agriculture-industrie-constructions d’habitations). Les pouvoirs publics doivent récompenser les innovateurs, sanctionner les «durs de comprenure» et conseiller le groupe intermédiaire.

– Il est important de continuer à sensibiliser les habitants de la région et de les impliquer dans la politique de l’eau. On a déjà vu il y a trente ans des expériences (transfrontalières) passionnantes avec un parlement des jeunes et des journées de l’Yser. L’eau doit devenir un thème transfrontalier du Westhoek et un fil rouge à travers notre passé, notre présent et notre avenir. Ce qui requiert une action commune au-delà des divers secteurs. La province de Flandre occidentale en semble bien le moteur idéal.

– Une concertation transfrontalière locale est une nécessité permanente. La Commission de l’Escaut est relativement éloignée et elle se concentre sur l’Escaut. Le Groupement européen de coopération territoriale (GECT) doit faire preuve d’une plus grande ambition.

Il y a une longue liste de thèmes qui requièrent un suivi de concertation :

– Comment développer un Yser plus dynamique par rapport aux changements climatiques?

– Comment convaincre et stimuler les Français à coopérer en vue d’une meilleure qualité de l’eau pour la production d’eau potable? De Watergroep, responsable de l’eau potable en Flandre, doit jouer sur ce point un rôle plus important de moteur et de fournisseur de moyens. Actuellement, la législation française évolue aussi dans ce sens.

– L’effort commun pour obtenir un bon état des bassins transfrontaliers du Grote Kemmelbeek et du Vleterbeek-Poperingevaart, le Heidebeek el l’Yser même.

J’espère qu’il se trouvera en 2050 un successeur pour coucher par écrit l’histoire d’une belle réussite: l’Yser sera en effet redevenu propre, naturel, attractif et praticable.

Je compte sur tout le jeune talent qui est actuellement au travail pour réaliser cet exploit. Je croise les doigts.

Informations
Une balade longeant le Vleterbeek-Poperingevaart dans le réseau transfrontalier de circuits pédestres se prête parfaitement à améliorer ses connaissances en matière de l’eau dans ses nombreux aspects :
Zone de la source avec départ sur le parking devant l’abbaye : 51-40-56-50-24-20-12-97-13-18-19-23-26-52-51 (circuit pédestre Heuvelland).
Amont et crête du Helleketelbos avec départ sur le parking du bassin d’irrigation : 10-44-45-58-57-56-54-53-52-47-48-49-40-41-42-36-37-38-39-40 (circuit pédestre Hoppeland).
Aval avec départ sur la Grand-Place de Poperinge et arrivée au hameau d’Elzendamme (Vleteren) : 44-49-48-47-28-27-21-19-15-16-18-85-86-87-39-40-37-41-34-33-29 (circuit pédestre Hoppeland et vallée de l’Yser).
Filip-boury

Filip Boury

Coordinateur provinciale de l'animation territoriale du Westhoek (jusqu'en 2016)

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